Ces œuvres qui vous trouvent là où le langage ne suffit plus.
I’m No Longer Here m’a parlé sans un mot — à travers ses silences, ses gestes suspendus, ses pas de danse jetés comme des ancres contre l’oubli.
Ulises, jeune garçon du nord du Mexique, est arraché à sa ville, à sa cumbia rebajada, exilé à New York. Pas de héros ici, pas de drame crié. Juste une lente dissolution.
Un corps déplacé, une langue qui ne passe plus, des codes qui ne traduisent plus rien.
Mais il s’accroche à ce qu’il lui reste : le rythme.
Une langue que personne ne peut lui voler.
J’ai entendu La Trompa (Colombia Slow) au nord du Mexique.
https://www.youtube.com/watch?v=DOUmM9Owr4w
Et je l’ai retrouvée ici, dans ce film.
Comme un fil invisible. Une mémoire que l’on croyait personnelle, mais qui était partagée.
- Ce n’est pas un film à expliquer.
- C’est un battement. Lent. Profond. Lointain.
- Ce n’est pas un film sur les no sabo kids. Mais il parle pour nous.
Pour celles et ceux nés loin, privés de langue, d’histoire, d’ancrage.
Celles et ceux qui avancent malgré tout, dans cette zone grise de l’entre-deux.
Pas avec la nostalgie d’un pays idéalisé, mais avec des gestes, des sons, des mots appris sur le tard.
Le film nous rappelle que l’absence peut devenir présence, et qu’il suffit parfois d’un rythme pour continuer à exister.
À voir. À ressentir, à laisser vibrer longtemps.