Né de la collaboration fructueuse entre le réalisateur Michael Powell et le scénariste Emeric Pressburger, Je sais où je vais raconte l'histoire de Joan Webster, jeune femme ambitieuse, orgueilleuse et déterminée à s'élever socialement en épousant un riche homme d'affaire qu'elle n'a jamais vu. C'est pour se mariage qu'elle traverse une partie du pays pour atteindre l'île de Kirolan ou vit son fiancé mais se retrouve dans l'incapacité de faire la traversée lorsqu'une tempête se lève. Joan rencontre alors un marin en permission, Torquil MacNeil, qui va la faire dévier du chemin qu'elle s'était tracé.


Si l'histoire, très prévisible, le rapproche du mélodrame, Je sais où je vais se révèle au final beaucoup plus proche du conte. Car dés l'arrivée en Écosse, l'héroïne semble littéralement entrée dans un autre univers. L'épais brouillard, l'image trouble, le « chant des phoques » se faisant entendre, les habitants parlant une autre langue (le gaélique)... Tout ça est bien loin du voyage réglé comme une horloge auquel nous avons assisté jusque là. De même, les habitants sont bien différents d'elle. Plus naturels, simples, chaleureux et même superstitieux que la très citadine Joan qui (comme son fiancé) semble plus s'intéresser aux biens qu'aux personnes.


Mais le lien le plus évident entre le conte et le film vient du parallèle entre l'histoire « réelle » et la légende racontée par MacNeil. Selon celle-ci, une ancêtre aurait lancée une malédiction sur le château ou elle trouva la mort et selon laquelle chaque MacNeil osant y pénétrer aurait à « subir » un amour si fort qu'il ne pourrait plus jamais s'en séparé. Et la légende devint alors réalité.

Eldacar
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de Michael Powell

Créée

le 19 août 2016

Critique lue 324 fois

Eldacar

Écrit par

Critique lue 324 fois

D'autres avis sur Je sais où je vais

Je sais où je vais
Alligator
9

Critique de Je sais où je vais par Alligator

Ancienne critique : Que voilà une très belle comédie romantique! On reconnait là l'ingéniosité et la malice du couple Powell/Pressburger. Dans les plans de transition notamment. Dans la mise en...

le 1 janv. 2013

5 j'aime

Je sais où je vais
Maqroll
8

Critique de Je sais où je vais par Maqroll

Un très joli conte de ces terres du nord des îles britanniques que Michael Powell aimait tant et qu’il filmait si bien, dans la lignée de The Edge of the World. Un conte gaélique qui parle de...

le 11 juil. 2013

2 j'aime

Je sais où je vais
JimAriz
7

Critique de Je sais où je vais par JimAriz

Avec Powell et Pressburger on sait toujours où on va. Vers un film ultra maîtrisé techniquement, des couleurs flamboyantes et une écriture intelligente et sobre. L'écriture est au centre de ce film...

le 9 avr. 2011

1 j'aime

Du même critique

Dieu seul le sait
Eldacar
7

Critique de Dieu seul le sait par Eldacar

A la fois drame et film de guerre, Dieu seul le sait est une œuvre méconnue de John Huston qui n'est pas sans rappeler le beaucoup plus célèbre The African Queen du même Huston. Interprétés avec...

le 20 août 2016

4 j'aime

L'Homme qui tua Liberty Valance
Eldacar
9

Critique de L'Homme qui tua Liberty Valance par Eldacar

Certainement l’un des plus grands westerns du cinéma, d’une mélancolie sans équivalent dans le genre. Porté par un superbe noir et blanc et la réalisation toujours aussi discrète et efficace de John...

le 19 août 2016

2 j'aime

Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban
Eldacar
8

Critique de Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban par Eldacar

Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban est de très loin le meilleur film de la saga du plus célèbre sorcier à lunettes. Il ne s'agit pas ici d'une simple illustration fidèle du livre puisqu'on...

le 19 août 2016

1 j'aime

1