Baya Kasmi est manifestement plus une scénariste qu'une réalisatrice, et cela se ressent. Pas toujours très bien foutu, le film a tendance à ne pas savoir où aller, manquant clairement d'un vrai fil conducteur et d'une technique solide. Cela dit, Kasmi a conscience de ses atouts et s'en sert pleinement, notamment dans l'écriture où celle-ci fait preuve de beaucoup d'humour tout en traitant avec pertinence beaucoup de sujets d'actualité, renvoyant dos à dos avec conviction les intolérants de tout bord, des intégristes musulmans aux racistes primaires.
Ça n'est pas toujours hyper-bien amené, sa vision des choses reste parfois assez simpliste et on se passerait bien de certaines lubies qui semble obséder l'apprentie cinéaste
(le viol de l'héroïne dans son enfance, déjà présente dans « Le Nom des gens »),
mais il y a une sorte de chaleur, de générosité dans le regard qui rend l'ensemble parfois plaisant, voire vraiment attachant. Il faut dire que si les seconds rôles sont inégaux (mention bien pour Agnès Jaoui et Ramzy, tandis que Camélia Jordana apparaît totalement sacrifiée), Vimala Pons brille de mille feux dans un rôle qu'elle rend assez irrésistible, justifiant presque à elle seule le déplacement. Beaucoup de faiblesses, donc, mais sympa.