Le monde non-merveilleux des enfants

Pourquoi 10 ? parce que c'est probablement le seul film qui ait osé montré l'enfance dans ce qui la caractérise le plus : l'égocentrisme et la cruauté.

Ce film adapté d'un livre anglais, a tiré un scénario très simple : un riche châtelain, récemment veuf fait venir une gouvernante et son fils pour tenir compagnie à son propre garçon pendant les vacances d'été. Les parents vont tomber amoureux, les enfants vont instantanément se détester.

La question intéressante : jusqu'où va la haine de l'autre ? réponse : jusqu'à la mort. Très explicite dans le livre, moins dans le film, elle est toutefois clairement en survol pendant les 1h30 de guerre déclarée entre les deux enfants.

Car il s'agit véritablement d'une guerre : l'invasion du fils de la gouvernante sur le territoire du fils du châtelain et la résistance que ce dernier va lui opposer va en s'aggravant à chaque coup : de la simple guerilla avec un corbeau tué placé dans le lit, des remarques allant jusqu'au harcèlement, au vrai duel à l'épée, la seule issue pour l'un comme pour l'autre, c'est la mort.

Les deux enfants sont remarquables, on ne les a jamais revus au cinéma après, mais on les retrouve 20 ans après dans les bonus non sans quelque émotion. De la grande direction d'acteurs : Dominique Blanc et Jean Rochefort n'ont que des second rôles mais ils emportent chacun l'action. Le tout sous la musique lourde et fatale de Prokoviev. Du grand cinéma.