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Le film adopte un dispositif exclusivement judiciaire. On voit des audiences successives, plusieurs hommes accusés de violences très graves, confrontés par des juges (toutes des femmes) qui les somment de reconnaître des faits relevant du contrôle coercitif. Le film montre avec justesse la gravité des actes, la violence des mécanismes de domination. De ce point de vue, il ne minimise jamais les responsabilités individuelles et assume pleinement la fonction morale et symbolique du tribunal.
Cependant, il faut préciser que le documentaire s’inscrit pleinement dans un moment politique et judiciaire précis, celui de l’institutionnalisation du concept de « contrôle coercitif ». Or le film ne rend jamais explicite l'existence de ce débat, il l'adopte ce cadre comme une évidence. Le contrôle coercitif est ici traité comme un mécanisme psychologique individuel, une pathologie relationnelle imputable à des hommes ayant des personnalités toxiques. Cette approche permet une reconnaissance juridique des violences, mais elle opère dans le même temps une dépolitisation. En réduisant la domination à une dynamique interpersonnelle, le documentaire évacue presque entièrement les conditions matérielles qui rendent ces situations possibles (c.-à-d., dépendance économique, précarité du logement, isolement social, division genrée du travail, etc.). La violence apparaît comme un dysfonctionnement moral et pas comme le produit de rapports sociaux structurants. Le fait qu'on nous montre les juges employer le terme de "contrôle coercitif" n’est pas neutre. Le film présente cette adoption comme un progrès, sans jamais questionner ce qu’elle implique : une extension du pouvoir pénal de l’État, appelé à gérer des violences produites par un ordre social qu’il contribue lui-même à maintenir. En universalisant des situations pourtant traversées par des déterminants sociaux, le documentaire produit un féminisme de la sanction, centré sur la qualification pénale et la punition des individus.
Sur le plan formel, ce cadrage idéologique est renforcé par le dispositif même du film. Le documentaire ne donne accès qu’à des fragments de récits, strictement circonscrits au temps de l’audience, sans jamais documenter le fonctionnement global de l’institution judiciaire ni le processus qui conduit à ces scènes. Le tribunal n’est pas observé comme un espace social traversé de rapports de force, mais réduit à une succession de confrontations morales entre des juges et des accusés. On se trouve ainsi face à une figure de juge/policière, qui interroge, réprimande et recadre (je m'empresse de préciser que les faits reprochés sont extrêmement graves), sans que le film ne prenne le temps de montrer ce qui précède, entoure ou déborde ces moments. En se limitant à cette mise en scène, le documentaire renonce à documenter la justice comme institution et reconduit une vision étroite, punitive et décontextualisée de la violence qu’il prétend analyser.
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