Dans Jeanne du Barry, Maïwenn revient sur le moment digne d'un conte de fées de la vie du personnage éponyme. Ce parcours est semé d'embûches et l'héroïne tirera des leçons de vie de son apprentissage des us et des coutumes de la société curiale.
À la vue des polémiques autour du film avant même sa sortie, concernant les choix de casting et scénaristiques, je m'attendais à un contenu bien plus sulfureux. Cependant, Maïwenn a choisi la carte du classicisme et de la fiction historique en proposant une version de Versailles plausible, bien loin de la vision clip très pop de Sofia Coppola. Ce parti pris est concluant puisque le choix judicieux des décors et des costumes, ainsi que la belle photographie inspirée des tableaux du XVIIIᵉ siècle permettent une représentation convaincante de l'époque. Pourtant, l'écriture des dialogues insuffle de la modernité avec une Jeanne du Barry qui s'exprime comme pourrait le faire une femme du XXe siècle.
La prestation de chaque acteur est tout à fait satisfaisante. Johnny Depp est à son aise dans ce rôle presque de pantomime où sa prestance fait son effet dans le rôle de Louis XV. Maïwenn a eu le coup de foudre pour son personnage Jeanne et en propose une version fictive, mais satisfaisante. L'alchimie des deux fonctionne bien et s'illustre par de jolies scènes de romance. C'est toutefois Benjamin Lavernhe qui joue le plus admirablement avec une large palette d'émotions tout en retenue et en subtilité pour incarner La Borde constamment auprès du roi et de sa favorite.
J'ai peut-être légèrement gonflé la note… Mais c'est un plaisir de regarder un film comme celui-ci en costumes, avec une belle volonté créative, au milieu de ce ramassis de comédies nazes et gênantes qui pullulent dans le cinéma français.