Le film historique est un genre, avec ses codes, ses habitués, ses erreurs. Maïwenn tente ici de s'immiscer dans un genre dont elle ne semble pas respecter les codes, et cela fait du bien aussi. Eclairages réellement à la bougie, crudités des peaux, des défauts et des propos, semblent faire oublier le siècle des Lumières que le cinéma nous offre habituellement. Car même si on est à Versailles, il est clair que tout le monde ne s'y exprimait pas comme Marivaux, ou Voltaire.
Eclat aussi, des robes et tissus, des ors, pour donner le lustre du lieu. On est à Versailles tout de même. Mais le quotidien de Louis le Bien-Aimé n'est pas une partie de plaisir. Règles, étiquette, devoirs, heures précises pour tout, en toute chose, tout le temps. Et Monsieur de Laborde (Benjamin Lavernhe au sommet de son talent !) comme maître de tout cela. Au milieu coule une du Barry/Maïwenn, libre, sans fard, ni mesure, telle qu'en elle-même. Face à un Johnny Depp vieillissant, mais à l'oeil rieur, elle incarne, à sa façon, le rayon de soleil sur les dernières années du vieux monarque, bientôt rongé par la maladie.
Disons le mot, le film n'apporte rien à l'histoire, ne fait pas vraiment découvrir quelque chose, et ne donne pas plus de lustre à la du Barry qu'à Louis XV, mais il a le mérite de faire revivre un genre un peu délaissé. En espérant que ce n'est que le début d'un revival du genre.