L’image de Dumont rend ses films fascinants, c'est bien cet esthétisme qui happe le spectateur que je suis. Mais si l'image est le principal atout du cinéaste celui-ci possède aussi un sens bien personnel du cinéma et de ce qu'il veut montrer. Une fois de plus Dumont fait les choses comme personne et il a bien raison, qu'on apprécie ou pas son cinéma il est inattaquable sur le fait de faire un cinéma unique en son genre. Il est bien loin des prods marvel toutes calquées et sorties du moule, Dumont fait ce qu'il veut et comme il le veut et il a bien raison. Le cinéma de Dumont dénote dans un cinéma bien trop plat, qui n'ose plus imposer la vision d'un réalisateur au public, mais qui cherche à attirer le public en lui proposant des choses prémâchées qu'on aura aucune peine à lui faire avaler.
Comme d'habitude(salut cloclo) Dumont prend des acteurs amateurs, les fillettes ne sont pas très bonne actrices il faut bien le reconnaître. Elles déclament leurs textes comme une récitation dite sur un ton monocorde au spectacle de fin d'année de l'école, et si tu n'es pas l'un des parents tu n'en n'as rien à foutre. Il leur arrive de bafouiller, de regarder la caméra, d'oublier le texte et même de rire, Dumont n'a pas supprimé ces passages, il faut dire aussi pour la décharge des acteurs que les plans sont souvent très longs. C'est la mise en scène de Dumont et sa façon de faire qui surpasse tout ça. Et malgré le jeu très pauvre des jeunes actrices il arrive tout de même à garder l'attention. Parmi elles on a aussi un ados qui rap, lui est encore plus mauvais, il fait des gestes de danse, il est risible un peu à la façon du commissaire dans le petit quinquin. Dumont lui donne des scènes comiques, mais elles ne fonctionnent pas pourtant elles sont dans la même veine que ma loute, mais c'est surement le garçon qui n'a pas le talent comique, nécessaire pour amuser. On est pas dans le Jeanne D'arc de Besson, quoique le phrasé certaine fois très contemporain est proche du film de Besson.
La musique est signée Igorrr, si vous ne connaissez pas c'est un musicien qui mélange les styles,on entendra ainsi des sonorités flamenco pour passer à du black métal à l'électro etc...autant dire que l'on est loin de la la land et que ce mélange détonne encore plus. Mélanger le divin avec une musique considérée comme celle du diable est plutôt iconoclaste, enfin dieu et diable ne vont pas l'un sans l'autre, non? Donc il n'y a aucun problème à mélanger tout ça. Dumont fait même faire du headbanging à Jeanne et aux saintes. Un mouvement qui n'est pas sans rappeler celui des adorateurs de dieu qui se trouvent plongé dans une transe divine. On voit que Dumont a certainement dut regarder des vidéos de Black métal pour son film, puisqu'il insère une image de headbanging dans l'eau lorsque Jeanne chante, ce genre d'image est souvent présente dans les clip black métal.
On retrouve aussi un certain humour, bon on n'est pas dans ma loute quoiqu'il y ait des chutes, mais il reste tout de même de petites touches d'humour de ci de là. Jeanne se retrouve sur les plages du nord un lieu qu'adore filmé Dumont, mais que fait Jeanne sur ces plages? On est bien loin de la Lorraine qui la vue naître, il y a là peut être un point commun avec Jeanne et son futur qui la verra être brûlée, car oui le sable l'été sous les rayons du soleil brûle les pieds, bon ça va j’arrête mes conneries, car c'est surement un choix esthétique de Dumont et puis c'est tout.