Une "enfant de la balle" qui a toujours refusé de se plier aux dictats d’Hollywood

Camille Juza & Yal Sadat reviennent sur le parcours hors du commun de l’actrice américaine Jodie Foster. De ses débuts dans les années 60 où elle ne passe pas inaperçu avec sa jolie frimousse et ses yeux bleus (dès l’âge de 3ans pour une publicité, puis divers rôles dans des séries télévisées) à sa scolarité dans un lycée français de Los Angeles (raison pour laquelle elle parle si bien la langue de Molière). De son premier long-métrage pour Disney (Napoléon et Samantha - 1972) en passant par la consécration avec Taxi Driver (1976), pour lequel elle sera nommée aux Oscars de la meilleure actrice dans un second rôle.


Jodie Foster est une « enfant de la balle » à Hollywood (elle a grandi à quelques rues de Hollywood Bld) et qui, de façon précoce, aura connu en un rien de temps, une célébrité, une image sexualisée et une renommée mondiale. Elle n’échappe pas à la mauvaise presse, notamment lorsqu’un désaxé tenta d’assassiner le président Ronald Reagan pour, dit-il, impressionner l’actrice après l’avoir vu dans Taxi Driver. Elle se retrouve involontairement sous le feu des projecteurs et les médias s’en emparent. Suite à cela, ses choix artistiques reflèteront son état d’esprit, comme en témoigne le chef d’œuvre Les Accusés (1988), pour lequel elle obtiendra son tout premier Oscar.


Ses choix artistiques (guidée par sa mère et son manager) font d’elle, une actrice sélective, intello et pointue. Sa filmographie reflète sa personnalité, entre le brillant La Petite Fille au bout du chemin (1976), Bugsy Malone (1976), le méconnu Ça plane, les filles ! (1980) ou encore le cultissime Le Silence des agneaux (1991), pour lequel elle obtiendra son second Oscar.


Ce rôle de femme forte et/ou déterminée, elle le cultivera tout au long de sa carrière, entre le cultissime film de Jonathan Demme, Contact (1997), Panic Room (2002), Flight Plan (2004), Inside Man (2006) ou encore À vif (2007). Par ses choix et ses convictions, elle aura ouvert la voie (et les portes) du film d’action (et de la Sci-Fi) aux femmes.


Jodie Foster l’a souvent répété, rares sont les scénarios qui vaillent la peine. Très sélective dans ses choix, elle n’a jamais caché son amour pour la Nouvelle Vague et a souvent tourné des films en France pour le compte de réalisateur français. De Moi, fleur bleue (1977) d’Éric Le Hung à Le Sang des autres (1984) de Claude Chabrol ou encore Un long dimanche de fiançailles (2004) de Jean-Pierre Jeunet.


Son statut d’actrice ne lui suffisait pas, Jodie Foster s’est alors lancée dans la production et la réalisation, aussi bien de séries télévisées (Orange is the new black) que de longs-métrages (Le Complexe du Castor - 2011). Une femme déterminée à ne pas se laisser enfermer dans un moule et à ne pas succomber aux dictats d’Hollywood. Privilégiant sa vie privée au détriment de sa carrière (refusant pendant bien longtemps de faire son coming-out et c’est tout à son honneur).


45ans après avoir fait sensation sur la Croisette dans le rôle d’une prostituée de 13ans, Jodie Foster se verra remettre en 2021 une Palme d’Or d’honneur lors de la prochaine édition du Festival de Cannes, une récompense hautement méritée, pour une actrice d’exception.


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

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le 28 juin 2021

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