C'était pas ma guerre.... Bon si, une dernière fois !!!
On en attendait plus de lui. Après qu'il ait ramené à la vie la franchise Rocky avec un succès bien mérité, le voila qu'il remet sur le terrain son autre icone en la personne de Rambo. Cet ancien soldat du Vietnam qui a fait la pluie et le beau du cinéma (le 1er est un étonnant film de survie, le 2ème un étonnant film de guerre et le 3ème une étonnante farce) revient en force dans un 4ème opus, écrit, joué et réalisé par l'acteur qui l'a rendu célèbre. Un choix judicieux quand on sait que SLY connait son personnage sur le bout des doigts et qu'on sait qu'il ne va pas faire n'importe quoi.
Ce 4ème opus mélange avec efficacité certaines idées des précédents films tout en proposant une histoire totalement inédite. Le personnage humaniste et la survie du 1er, la guerre filmé de façon pertinente et cru du 2ème et enfin le pacifisme que l'on retrouve au début, fait penser au début du 3ème. L'histoire plus moraliste qu'elle n'y parait ne se contente que de montrer la mort à chaque coin de rue mais propose un découpage soigné. Ainsi l'histoire commence avec les médias qui parlent du conflit qui se passe en Birmanie pour ensuite montrer la vraie valeur de la guerre dans ces terres. Une guerre civile extrêmement violente mais malheureusement très souvent présente dans ce genre de pays. Stallone n'hésite pas dans sa réalisation à y montrer des images fortes et parfois insoutenables (je dirai carrément gore). Le message est clair, montrer aux gens la dure réalité des choses (Spielberg avait fait la même chose sur le SOLDAT RYAN, même si la comparaison s’arrête là).
Sly ne s'en prive pas et ca se voit ; scènes de violence inouïe, massacre de village, d'enfants et de femmes, tortures, de viols etc., pour finir dans un véritable carnage visuel ; têtes qui explosent, membres arrachés sous l'impact des bombes et des balles. Un véritable bain de sang mise en scène avec efficacité.
Eh quelle mise en scène ; avec une photographie impeccable, Stallone se sert adroitement du décor pour y filmer les plus belle scènes (tout comme MC Tiernan sur Prédator). La jungle est une véritable arme, + qu'un décor. La 2ème partie du film se fait souvent caméra à l'épaule pour y donner un meilleur aperçu des combats. Ceux ci sont nerveux, secs et foutent une pression pas possible. On est carrément plongé dedans sans tomber toutefois dans un vertige visuel.
Sylvester Stallone arrive une nouvelle fois à imposer son charisme à travers un personnage humain, rongé par les dégâts de la guerre par le passé. Il n'est pas rare de le voir calme, pausé. La réaction qu'il a envers l'équipe humanitaire est crédible. Rambo a connu la guerre et connait ses méfaits, rien n'y changera, même pas eux. Un constat qui malheureusement pour lui, va lui faire réveiller son coté bestial et n'hésitera pas à sortir l'artillerie lourde pour sauver la vie d'autrui. Après l'excellent Rocky Balboa (et avant Expendables), Stallone arrive une nouvelle fois à relancer une franchise. Ce 4ème volet est le plus violent de la série, le plus sombre mais surtout le plus intimiste et personnel. Un film qu'il a fait pour lui et pour ses fans. John Rambo montre la dure réalité de la guerre sans tabous, où le sang coule à flots et dont l'humanisme prend une part importante.
Barbare et cruel, JOHN RAMBO est chef d'œuvre.
