Jojo Rabbit par zinv

Avec dérision, Jojo Rabbit considère la Seconde Guerre Mondiale sous un angle inhabituel. Ainsi, le spectateur la perçoit à travers le regard du petit Johannes "Jojo" Betzler, un enfant membre des Jeunesses hitlériennes, qui ne jure évidemment que par Hitler. Le malheureux garçon est tellement endoctriné que le dictateur est devenu son compagnon imaginaire, son meilleur ami, ce qui révèle tragiquement sa naïveté. Jojo reste donc un enfant qui n'a pas du tout conscience des atrocités commises par les nazis. A ses yeux, Hitler adopte un ton jovial et grotesque. Ce décalage permanent entre imaginaire et réalité est la force comique du film, un peu trop appuyée à mon goût. Le personnage devient si ridicule qu'on pense à ses caricatures les plus emblématiques aperçues dans Blitz Wolf de Tex Avery ou Le dictateur de Chaplin.

L'autre aspect comique réside dans l'absurdité des croyances sur les Juifs, que les enfants interprètent littéralement. D'ailleurs, Elsa, la jeune fille juive cachée chez Jojo, s'en empare avec toute l'ironie qu'elle mérite.

Paradoxalement, adeptes de l'humour noir ou non, on rit peu. Là où le film s'en tire le mieux, c'est dans le registre dramatique, plutôt rare mais marquant.