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Il a les yeux revolver, il a le regard qui tue.

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Après avoir été totalement impassible devant une bande annonce montrant un joker différent et déroutant, je me suis désintéressé quelque peu d'un projet sortant de nulle part et qui avait pour objectif de raconter l'origine de l'alter-égo de Batman, maintenant dénommé « Arthur Fleck », un nom qui là encore m'inspirait peu. Mais au fur et à mesure, après le coup de la Mostra de Venise et au vu de plusieurs avis dithyrambique, j'ai commencé à y croire, et à vouloir absolument allé au cinéma. Après avoir pu voir une séance en VOST, il est temps de parler du chef d’œuvre qu'est ce film, et de vous expliquer pourquoi il s'agit sans aucun doute du film de l'année.


Joker... Joker... Rare sont les films qui ont réussi à me bouleverser, à me mettre dans un état émotionnel aussi fort lors de la sortie de la salle et à me foutre une claque que je ne suis pas prêt d'oublier. Tu est une œuvre parfaite, qui frappe là ou sa fait mal quand il s'agit de parler de la société, de la dépression, du bonheur, de la bourgeoisie, de la misère sociale, de la folie, de la psychiatrie, de la violence, des émissions télés ou encore du jugement et des étiquettes que l'on nous met sur le front. Impossible, ô combien impossible, de rester insensible devant une œuvre qui bouscule et qui rappelle à quel point un homme méprisé par la société peut devenir l'incarnation même du chaos.


Allez, je vais commencer par parler de choses concrètes et pour ce faire il est clair que je dois évoquer le grand, le seul, l'unique Joaquim Phoenix. N'ayant pas vu toute sa filmographie je ne pourrais pas dire qu'il s'agit du rôle de sa vie, mais je pense vraiment qu'on ne doit pas être loin de la vérité. Car ici, l'interprète y met tout son cœur, prend le personnage à bras le corps, lui donne vie et lui fait profiter d'une profondeur juste incroyable. Ayant vu le film en VO, je n'ai pu qu'admirer le rire lié aux handicap d'Arthur Fleck, que Phoenix arrive à rendre complètement plausible, parvenant d'ailleurs à faire des bruits de gorge très particulier pour montrer que le pauvre bougre tente de retenir son rire. Et puis il y a son regard. Impossible de dire que l'acteur n'était pas à fond dans le personnage quand on parvient à voir la folie dans les yeux du personnage et lorsque l'on aperçoit une grande tristesse dans son regard alors qu'il rit. Pour le premier film dédié entièrement au personnage, Arthur Fleck devient un anti-héros avec lequel on se sent intime car l'on rentre clairement dans son quotidien, on vit ses émotions et on le sent basculer dans la folie sous nos yeux. Rare sont les œuvres qui parviennent aussi bien à nous faire rentrer dans la psychologie tordu, malsaine et glauque d'un protagoniste désespéré, vivant dans une société qui le méprise. Dans la dernière partie, alors que l'on pensais avoir déjà atteint des sommets, Fleck est arrivé à faire raisonner en moi des émotions très intense que j'ai rarement ressenti au cinéma tant l'évolution du personnage est pertinenteet le lien final avec Bruce Wayne est réussi.


Mais ce qui rend également la dernière partie génial, tout comme le film entier, c'est la réalisation et la mise en scène. Sorti des rigolo Very Bad Trip et de l'oubliable War Dogs, Todd Phillips est arrivé sur le projet sans que l'on y croit, et est désormais devenu un bon exemple pour prouver qu'il ne faut jamais se fier à la filmographie d'un réalisateur pour juger s'il est digne de son prochain film. Car aujourd'hui, en me livrant l'un des bijoux cinématographique que je porte déjà énormément dans mon cœur, ce cher Todd m'a fourni du rêve et je m'incline face aux talents dont il fait preuve et l'alchimie qu'il y a eu entre lui et Joaquim Phoenix. Certains mouvements de caméra reste en mémoire, comme celui de la scène du frigo ou encore le passage au début de l’œuvre lorsque la caméra recule face à un Fleck qui rigole en avançant d'un pas déterminé et qui cesse brutalement de rire en passant le pas d'une porte. L'objectif est toujours placé d'une manière efficace lorsqu'il s'agit de nous mettre au cœur de l'ambiance tendu de Gotham et il est clair que j'aurais énormément d'autres exemple à donner. Je vais tout de même en donner un dernier qui est le plus plus réussi à mes yeux : La scène des deux policiers dans le métro, qui est vraiment aussi étouffante pour les spectateurs que pour les personnages et qui me laisse de très nombreux souvenirs en tête.


Et puis, il y a cette bande son fantastique, qui porte l'intrigue avec brio et qui permet de rajouter beaucoup d'émotions, notamment dans la dernière partie. Un air de contrebasse retentit bien souvent durant les deux heurs de cette œuvre, et devrait vous rester en tête un petit moment en sortant de la salle, tant il est parfait pour ajouter de la tension. Et puis il y a un très bon choix des différentes musiques, notamment avec celle de Franck Sinatra lors de la scène finale mais surtout avec celle des escaliers lorsque le personnage les redescends.


Enfin, comme je n'ai aucun point négatif à faire part ici (et oui ce sont des choses qui arrive), je vais passer directement à la conclusion. Joker est un chef d’œuvre, qui a réussi à réveiller le fan de DC et Batman qui sommeillait depuis Dark Knight et qui tentait d'oublier tout le DCU (sauf Aquaman, tout de même). Et encore plus que cela, Joker est un thriller psychologique qui ne parlera pas qu'aux fan de super-héros mais bien à toute personne qui aime entrer dans des esprit de personnage très complexe. Merci à toute l'équipe d'avoir fourni autant de rêve à tant de gens, et puisque cinq mois d'attente pour le revoir sera trop long, je crois que je vais retourner au cinéma de ce pas. A très bientôt !

Skudd
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le 17 oct. 2019

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Wise Man

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