Phoenix en majesté, mais il manque une subtilité

" Un comédien "raté" (ô que je déteste ce mot...), Arthur Fleck, se retrouve à faire littéralement le clown dans les rues de la ville fictive de Gotham: ce dernier, en marge de la société et souffrant déjà de troubles mentaux avérés, se fera agressé violemment dans la rue. Cet élément déclenchera une montée en puissance de la colère du personnage qui finira par se transformer en un dangereux psychopathe qu'on ne présente plus. "


On savait à quoi s'attendre en terme de scénario et de descente aux enfers du personnage central, qui deviendra personnage éponyme grâce à son surnom. Toutefois, je reste un peu pantoise: et ce mot est vraiment le reflet du partage intérieur que je ressens encore. Je ne vais pas démonter le film comme certaine émission radiophonique que je ne citerais pas ont su le faire minablement à mon sens, mais me contenterai d'exprimer ce qui me laisse perplexe et songeuse quand il m'arrive de penser à ce film.


Il n'y rien de surprenant, de transcendant. On ressent une impression un peu lassante de "trop-déjà-vu": le Joker est un personnage qui a toujours fasciné et dont j'apprécie les qualités narrative de "personnage". Mais le film se déploie dans un rythme lourd, les ambiances sont pesantes. C'est l'intérêt du film me direz vous: et certes, je vous l'accorde. Mais ici, je n'ai pas été séduite par ce que le film renvoie, par ce que le film dit.
(De plus il est assez difficile de se détacher des souvenirs que l'on a tous des derniers Batman de Christopher Nolan et de l'interprétation qu'Heath Ledger proposait pour le même personnage. Il faut s'en détacher, c'est dur, je vous l'accorde aussi, mais c'est une chose qu'il faut s'efforcer de faire).
Aujourd'hui, je me demande ce que Todd Philipps veut dire de plus sur ce personnage, sur cet univers. Ce qui m'a manqué c'était justement un regard nouveau, et si le terme "nouveau" ne convient pas je dirais alors qu'il manque une subtilité qui aurait, selon moi, fait grimper l'aspect général du film.
Je n'y ai vu aucune "apologie de la violence" comme beaucoup se sont martelés à le répéter, mais la mise en perspective juste et bien triste de la solitude, de la décadence, du rejet, de la marginalisation dans une société qui ne laisse pas le droit à l'erreur ou au bug (la scène sanglante du plateau-télé en dit long ). Et si je n'ai trouvé la subtilité qui manque à mon appréciation globale, j'admire l'histoire et le scénario retracé dans JOKER.


Selon moi, c'est Joaquin Phoenix qui donne de l'éclat au film. Son jeu d'acteur est absolument époustouflant et il n'y a rien à discutailler à ce propos: il est brillant, il incarne ce personnage avec une justesse parfois effrayante qui donne des scènes mémorables et qu'on garde tous en tête. Je trouve que sa performance montre et reflète un véritable travail d'acteur très poussé qui appui les qualités d'interprétation très vastes de cet acteur. Il est donc très plaisant d'en découvrir d'avantage l'étendu.


Restant un peu partagée, je ne m'avancerai pas plus dans l'étayage de mes propos sur le film, ni sur son fond ni sur sa forme, mais vous invite à le voir, parce qu'il est intéressant à regarder et à décrypter: toutefois je vous le redis, détachez-vous d'images de films ou d'interprétation antérieurs sur ce personnage, et partez à la (re)découverte du JOKER avec un regard aiguisé, mais pas fermé.

Petite_Amande
5
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le 26 mars 2020

Critique lue 168 fois

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