Joueurs
5.4
Joueurs

Film de Marie Monge (2018)

Ce dont je veux me souvenir :
- Le géniallissime Tahar Rahim, et sa capacité d'incarnation sidérante.
- L'image assez sublime, inventive et sensuelle, de Paul Guilhaume. Avec cette limite parfois que l'image (et la mise en scène) manque de description pure. Il y a des scènes où l'on comprend mal ce qui se passe (la course de voitures, la fuite de Stacy Martin du restau le premier soir), et parfois les lieux sont rendus un peu abstrait (où est Paris ?). C'est comme si la compréhension pêchait au profit de la sensualité, la plasticité. Ça n'était jamais comme ça chez Wong Kar Waï.
- Le courage d'avoir pris à bras le corps ce sujet, sans le "glamouriser".
- La manière limite de filmer les cercles, avec un regard à la fois "hollywoodien" et réaliste. Ça n'est pas si loin de Cimino, même si bizarrement on y croit moins. On dirait qu'il y a trop de décor, pas assez d'humains, dans ces lieux...
- La molesse de Stacy Martin, que j'aurais souhaité voir maternelle, empathique, afin que le récit marche pleinement. Là, elle est page blanche, pas toujours compréhensible.
- La décevante trame polardisante, avec des gros méchants qui veulent le remboursement de dettes. Le méchant est plutôt "ok", mais l'intrigue en découlant parait artificielle, décevante. J'attendais plus. Je crois que j'aurais aimé qu'elle l'aide vraiment, qu'elle tente de lui sauver la vie. Je crois que ça ne m'aurait pas déplu que tout ça se poursuive en cure de désintox à l'addiction, un truc du genre. ça ne serait pas glamour peut-être, mais finalement plus intéressant qu'une course-poursuite certes plutôt réussie, mais sans profondeur dramatique.
- La fin, arbitraire, où le héros meurt parce qu'il faut bien finir.
- L'intrigue parallèle de Karim Leclou : on sent que cela passionne Marie Monge, et qu'elle n'a pas la place (qu'elle ne fabrique pas la place) pour la traiter vraiment. Il y a cette scène de beuverie où il est génial, arraché et pathétique. Puis, on le perd un peu. Il est réduit à une fonction utilitaire.
C'est dommage, la tension amoureuse, amicale... ce triangle m'aurait emballé je crois. Un ami et une amoureuse qui lutte ensemble pour sauver un être cher. Tant pis.

eliegirard
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le 15 juil. 2018

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