Ce Journal d'un curé de campagne ne déroge pas au style de Robert Bresson, où la froideur et le pessimisme de son cinéma trouve ici une foi déconcertante, en l'espace d'un seul personnage, incarné par Claude Laydu. Comme la sensation d'être de plus en plus perdu au sein d'un village de campagne nocif, le prêtre comprendra que la dureté du monde réel, cache en profondeur une beauté irréelle vers les cieux. Des exclamations, regards et choix vils, le personnage ne cessera de rechercher la lumière manquante au renfermement des pièces comme des individus.


La musique comme la voix-off soulignant les tracas du curé, c'est un travail sur la tension et l'angoisse remarquablement exécuté une nouvelle fois par le cinéaste français, rappelant ne serait-ce qu'à titre de comparaison le futur Ruban Blanc de Michael Haneke. Un film triste, mais véritablement humain, en plus d'être une adaptation digne du roman de Bernanos.

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le 24 nov. 2021

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William Carlier

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