En lisant les critiques déjà publiées, j’ai trouvé étonnant que personne n’aborde le film par l’angle politique et difference de classes.
Alors je m’y colle, parce que j’ai vraiment l’impression que c’est une clé de lecture importante.
Je vais donc esséyé d'en dire deux-trois choses.
On suit une bande d’ami·es très petite bourgeoisie, quelque part entre (la reine dans son bunker” et les SDF et immigré privé·es du fameux kit de dignité), réuni·es dans une maison secondaire très cosy.
Très vite, quelque chose cloche : que fabrique le mari avec cette poule, manifestement il la touche pour la première fois de sa vie. Et ces pénuries absurdes autour du repas, chez des gens qui ont pourtant une remise pleine d’aliments?
Dans l’air, une odeur de moisi : des micro-anomalies, des non-dits qui s’épaississent, puis littéralement la tempête toxique.
Au centre, l’un des enfants, conscience morale du récit, qui affiche des posters Extinction Rebellion dans sa chambre et questionne tout, jusqua vouloir refusé le: “on avale la pilule et on dit merci”. Excellente idée : confier la lucidité à l’enfant, pas encore suffisamment endoctrinée par la droite libérale, tandis que les adultes rejouent de vieilles chamailleries et essaient de sauver le Noël, cadeaux, musique, champagne, comme si de rien n’était.
On est bien face à une apocalypse, mais pas celle “à la monsieur tout-le-monde” avec hurlements et chaos.
Ici, c’est une apocalypse de riches : propre, rangée, administrée. Jusqu’au bout, ou chacun·e rejoint sa chambre préalablement préparée.
Les rares débordements restent gentillet·s ou sont relégués à l’anecdotique (cf. la séquence où les zoms “se sont amusés comme des fous” en revenant avec batte et verre brisé dans le coffre).
Bilan : films plutôt réussi. Pas un brûlot marxiste, mais une douce satire emballée avec de “l’esprit de Noël”. J’en suis sorti avec un goût amer, non pas parce que le film n’irait pas assez loin, mais parce qu’il montre, avec précision, ces petit·es bourgeois·es résignés qui, jusqu’au bout, ne lutteront jamais pour autre chose que de maintenir coûte que coûte la façade intacte : l’ordre avant tout. Alors, allons y faisons la fête, malgré l’éléphant dans le salon!
ps: Quant à la toute dernière seconde, j’ai lu qu’il “ne faut surtout pas la rater”. Perso, je ne partage pas cet avis, j'ai l'impression qu'elle ne dit pas grand-chose.
ps2: Désolé si le gauchiste que je suis en voyant de la politique et des rapports de classe partout froisse des gens ; mais ici j'ai vraiment l'impression que c'etait central. J’ai donc tenté une lecture, probablement imparfaite.