Julia est l'avant dernier du vétéran de l'Âge d'or du cinéma américain Fred Zinnemann (Le Train sifflera trois fois et Tant qu'il y aura des hommes) dans lequel le réalisateur tente d'allier la gloire du Classicisme hollywoodien et des éléments du Nouvel Hollywood. Ce film est une évocation de la vie de la dramaturge Lilian Hellman aux alentours des années 30 et 40, vivant entre sa plage américaine et ses voyages dans une Europe minée par les régimes fascistes. Mais le véritable sujet de ce film, même si cela ressemble parfois à un MacGuffin, est l'histoire d'amour inavouée entre Lilian et Julia l'aristocrate anglaise devenue une activiste antifa. Le résultat est discutable, on ne peut pas s'empêcher de se demander si le film exploite entièrement son sujet, ses thématiques et même son déroulement puisque pendant un long moment au milieu cela vire au film d'espionnage minimaliste. Pourtant la mise en scène est rigoureuse, des scènes ambitieuses se suivent, la reconstitution est superbe et propose des cadres splendides; la narration bousculée relance sans cesse l'intérêt. La production comptait sur son casting "oscarisable" mais si les seconds rôles sont tous très bons, il me faut reconnaître malgré moi que Jane Fonda n'offre pas sa meilleure prestation dans la peau de Lilian Hellman.