Les célèbres papas de Matrix aux commandes, un space opera ambitieux et 7 mois de retard auront fait de Jupiter Ascending le titre SF très attendu de ce début d'année.
Remarquable quant à sa direction artistique et à son ambiance musicale (avec ses chœurs en grandes pompes, qui font honneur à la majesté des décors), le film n'en est pas moins mitigé.
Partant sur la quête initiatique d'une héroïne au destin extraordinaire, ce long-métrage développe ensuite un monde de science-fiction qui, en deux mots, est pertinent sur le fond mais simpliste sur la forme.
Explications: de l'action, de la SF, un univers fascinant et des péripéties dantesques; Jupiter Ascending promettait beaucoup. Avec un premier trailer qui envoyait de l'EPIQUE par tsunamis entiers, on est un poil déçu. En effet, le film se veut léger et presque trop "fun" dans sa mise en scène; bien que des évènements tout à fait sérieux soient présents.
Nous sommes en effet conquis par l'histoire supérieure de la dynastie galactique, qui traite d'autres planètes comme des "fermes" de cellules souches à récolter. Il est ainsi question de la lutte égoïste des puissants pour leur immortalité; et de la vanité dans cette quête. Dommage, ce thème fort intéressant est traité avec des aventures prévisibles et toute la panoplie de gentils clichés hollywoodiens.
Comparé au long et très profond Cloud Atlas, Jupiter Ascending frôle le registre comique. Car nous sommes très loin du cynisme d'un "V pour Vendatta" ou de la fiction "matrixienne", dure et pessimiste. Peut-être est-ce là une volonté des réalisateurs de démocratiser leurs nouveaux films, de toucher un public plus large; ce qui en soi n'est pas forcément une mauvaise décision.
Cependant, présenter des aventures légèrement plus "adolescentes" qu'adultes pèse sur une trame de fond pourtant mature. Jupiter Ascending n'est pas un teenage movie à la Hunger Games, mais il en emprunte certains codes; ce qui est déroutant au vu de ce que l'on espérait en terme d'intrigues creusées et originales. En somme, on ne s'attendait pas à ça.
Quelques bourdes par ailleurs au niveau du casting:
Si l'on met de côté les inévitables chasseurs de prime galactiques punk et autres acteurs secondaires, le film se résume à 5-6 personnages principaux; pas tous réussis. A savoir une Mila Kunis à peine étonnée de ce qu'il lui arrive (et dont les hormones travaillent un peu trop), des personnages sous-exploités (la famille Abrasax) et un méchant insupportable (avec ses manies agaçantes et son énorme complexe d'œdipe). Heureusement que les autres antagonistes n'ont pas ses tares.
Conclusion:
Un niveau de déception donc, sans quoi l'œuvre aurait décrochée une meilleure note.
Maintenant, en le jugeant comme un blockbuster classique, Jupiter Ascending s'en tire plutôt bien.
Dépaysement astronomique, une bonne dose d'action, complot, trahison, révélation, amour… tous les ingrédients sont là pour créer un bon spectacle grand public.
Ce qui, au final, est le meilleur qualificatif que l'on puisse donner à Jupiter Ascending.
[Film garanti sans mort atroce de Sean Bean]
Rien que pour ça, on devrait porter un toast !
Quoi ? Attention au spoiler ? Roooh….