Andy et Lana Wachowski présentent Jupiter Ascending (ou le destin de l’univers), un film bien éloigné de la structure intelligente et réfléchie de l’inoubliable saga Matrix (1999-2003).

Trompeuse, la bande annonce alléchante ne tient pas les promesses d’un film de science-fiction digne de ce nom, malgré un concept de départ intéressant, innovant, intriguant et un commencement plutôt correct. Creux, linéaire, sans fondement concret explicité, le scénario aux lacunes innombrables étonne par son manque de sérieux. Sous ses airs audacieux, l’histoire ressemble finalement à un mauvais conte pour enfants, laissant des personnages importants de côté, ou oubliant simplement de répondre à des questions légitimes. L’humour parfois douteux, les clichés indigestes, l’espace temps mal représenté participent à renforcer l’aspect fragile de l’univers dévoilé. Un effet brouillon insipide en découle. Il donne le sentiment de voir un mélange peu homogène d’éléments disparates non reliés entre eux. Un fond “prétexte” se dessine clairement au profit de la forme.

Malgré la beauté de certains plans, décors et costumes, cette faiblesse scénaristique semble effectivement vouloir être comblée par des effets spéciaux excessifs, lassants, visuellement écœurants, tant la surcharge visuelle dérange l’œil. La luminosité des interminables séquences d’action – souvent peu crédibles – empêche le regard de s’acclimater aux mouvements, alors imprécis et dénués d’intérêt.

La répétition de gestes, ou de quelques situations irritent. En ce sens, les longues chutes ponctuelles de l’héroïne flirtent avec un ridicule exaspérant, à l’image des passages où elle semble attendre son valeureux prince charmant, avant de commettre une erreur irréparable. Le faux semblant est au beau fixe.

Les têtes d’affiches sont indéniablement vendeuses; Mila Kunis resplendit de beauté dans ses belles robes ; mais l’émotion a des difficultés à habiter les acteurs, qui ne paraissent pas convaincus par le projet. Dans ce cas, comment le spectateur peut-il y croire ?

Peu travaillés, les nombreux protagonistes ne servent pas l’intrigue, pour le moins fade, car – comme mentionnée précédemment – aucunement développée. Seuls les extraterrestres des premières scènes créent un sentiment d’effroi bienvenu. Pour conclure, la romance esquissée entre les héros ne convainc pas.

A ne surtout pas voir en salle, au risque d’embrasser l’ennui, mais également l’espérance d’une amélioration en cours de route qui ne se présentera jamais.
Laura_des_mots
3
Écrit par

Créée

le 21 févr. 2015

Critique lue 263 fois

Laura_des_mots

Écrit par

Critique lue 263 fois

D'autres avis sur Jupiter : Le Destin de l'univers

Jupiter : Le Destin de l'univers
Sergent_Pepper
3

Le destin de l'écran vert

Vous voulez que je vous dise ? Jupiter ne mérite même pas sa place dans les arcanes du blockbuster. Parce qu’en matière de clichés et de recettes à faire figurer à tout prix, en faire la liste et...

le 27 févr. 2015

143 j'aime

30

Jupiter : Le Destin de l'univers
guyness
5

Space apero

A chaque fois qu’un adorable lecteur me demande (car oui, sache-le: tout lecteur de guyness est par définition adorable. Surtout toi, là, maintenant) ce qui continue à me pousser dans les salles...

le 8 févr. 2015

116 j'aime

41

Jupiter : Le Destin de l'univers
real_folk_blues
3

Plat net et des astres cinématographiques

Dites moi que je n'ai pas vu une actrice asiatique coiffée comme une soeur Wachowski sur une moto volante dont les pièces ne sont pas solidaires entre elles. Si c'est ça la définition du baroque SF...

le 13 févr. 2015

103 j'aime

32

Du même critique

Angélique, marquise des anges
Laura_des_mots
7

Angélique : la saga (1964-1968)

La saga Angélique (1964-1968) réalisée par Bernard Borderie est une adaptation cinématographique de la série de romans historiques écrite par Anne Golon à partir des années 1950. *** Charme, douceur...

le 26 janv. 2015

2 j'aime

Big Eyes
Laura_des_mots
8

Le charme des gros yeux opère

Le réalisateur Tim Burton parvient encore à surprendre son public à travers Big Eyes, un biopic candide, pétillant, léger, étonnant, dévoilant l’une des plus grandes impostures de l’Histoire de...

le 30 mars 2015

1 j'aime

Le Roman de Tristan et Iseut
Laura_des_mots
9

Une histoire digne d’être racontée

A partir des fragments épars retrouvés de la légende de Tristan et Iseut, Joseph Bédier – philologue romaniste français du XIX-XXème siècle, spécialiste de la littérature médiévale – n’a pas...

le 16 mars 2015

1 j'aime