Jurassic Park : comme si vous y étiez

Quel être sur Terre n’a jamais entendu parler de Jurassic Park ? Avec ce film, Steven Spielberg, réalisateur visionnaire à qui l’on doit d’autres bijoux qui bouleversèrent le cinéma comme E.T, Les dents de la mer, Indiana Jones et Hook, a rendu possible, l’impossible et compte encore nous faire rêver en nous faisant voir des dinosaures plus vrais que nature. Dans les années 90, ces grosses bêbêtes étaient adulées par les enfants dont les chambres étaient transformées en véritable musée préhistorique. Retour en 1993, découvrons ou redécouvrons un film qui propulsa le cinéma dans une nouvelle ère…


Bienvenue à Jurassic Park


Je m’en souviens encore, comme si c’était hier. Il sortait sur nos écrans un Mercredi 20 Octobre 1993, je le découvrais à l’âge de huit, le samedi de cette même semaine. Moi qui avait une passion dévorante pour les dinosaures (des jouets jusqu’aux livres) et pour les films d’aventure, avait eu la chance que mon père m’emmène voir ce film. Arrivé devant le cinéma, la simple vue de cette affiche pourtant simpliste mais mystérieuse, attisait déjà ma curiosité. Ce que j’étais loin de douter en m’installant dans mon fauteuil, c’était que cette œuvre allait marquer à vie mon enfance.


Ce film est une pure attraction cinématographique. Jamais on aura revécut une expérience pareille. Quand je regarde un film à grand spectacle, il me faut ma dose d’émotion avec si possible, des larmes de joie, d’excitation, de tristesse, tout en arrachant un « que c’est beau » en voyant défiler devant moi des images spectaculaires. La musique doit aussi jouer un rôle primordial, tout comme les protagonistes se devant de gagner ma sympathie, histoire que j’éprouve de l’empathie pour eux, surtout s’ils s’avéraient êtres en danger. C’est là qu’il faudrait applaudir toute l’équipe du film, et en particulier le caméraman. Un génie puisque sa manière de filmer permet de presque vivre en live, aux cotés de nos personnages, à travers leur regard émerveillé, cette visite du début jusqu’à sa fin. Tout comme nos protagonistes, nous sommes invités en avant première à découvrir un parc bien spécial. Ce que vivrons nos héros, vous le vivrez, ce qu’ils ressentiront, vous le ressentirez.


Arrivés en hélicoptère sur une ile au large du Costa Rica, nous embarquons dans une petite jeep aux couleurs du parc que nous visiterons. En parcourant ces milliers d’hectares de verdures, le véhicule s’arrête.


Tout comme Alan Grant et Ellie Sattler, c’est la stupéfaction, l’impensable laissant bouche bée : apparaissent devant nous des dinosaures en chair et en os, plus vrais que nature. Un rêve de gosse se réalise. Comment est-il possible d’avoir fait renaitre une espèce disparue depuis des millions d’années ? Après avoir apprit comment les chercheurs d’InGen ont réussis à recréer ces bestioles, puis débattus sur le sujet en mangeant un morceau, nous entamons, en jeep conduite automatiquement, la visite du parc, accompagnés de Tim et Lex, les deux petits enfants de John Hammond.


L’immense portail de Jurassic Park s’ouvre devant nous, tandis que Ian Malcolm balance une réplique provocant un fou rire général. Visite plutôt décevante, pas de dinosaures à l’horizon. C’est alors que quelques minutes plus tard, une tempête menace l’ile et toutes les installations électriques du parc. Plongés dans le noir, le vent et la forte pluie, nous sommes coincés dans la jeep, juste devant l’enclos du tyrannosaure, attendant impatiemment que tout rentre dans l’ordre. Soudain, un tremblement fait vibrer le sol et les véhicules…


L’émotion et l’excitation ressenties en début de film vont prendre un tournant en se changeant en terreur. En mal de sensations fortes ? Voici le film qu’il vous faut.



"Le dinosaure et l’homme, 2 espèces séparées par 65 millions d’années
d’évolution viennent tout à coup de se retrouver face à face. Comment
serait-il possible d’avoir la moindre petite idée de ce qui va se
passer ?"



Qu'est-ce qu'il y a là-dedans ? King Kong ?


Pour magnifier tout ce spectacle, Steven Spielberg rappelle une fois encore le talentueux compositeur John Williams qui, après E.T, remet le couvert et nous livre une bande originale symphonique extraordinaire, puissante et épique. Williams prend plaisir à jouer avec nos émotions à coup de trompettes. Entre des morceaux dramatiques, d’autres exotiques, d’autres angoissants, d’autres héroïques, notre compositeur nous fait frissonner. Une aventure excitante même pour vos oreilles.


Tout sonne juste. Les répliques frôlant le génie et donnant à réfléchir, la fluidité du récit, la diversité des personnages, la richesse des décors et des accessoires détaillés au millimètre près (avec carrément les produits dérivés du parc dont tout enfant qui se respecte bavait devant), l’alternance entre le merveilleux et le terrifiant, jusqu’au choix de la typographie qui accompagne le logo de notre film. Mais surtout : le travail sur l’ambiance grâce en partie, au son. Vos sens vont être chamboulés grâce au son, le film créé des tensions. Quand on parle de Jurassic Park, on pense d’emblée à la première scène où nous tombons nez à nez avec le T-rex. Les vibrations pendant la scène donne un coté intrigant et angoissant. C’est là que Spielberg montre une autre force du film : nous laisser patienter sagement, tout en refusant de nous frustrer, jouer avec le danger et cette peur de se retrouver perdu, sans aucune protection.


Le dinosaure n’apparait pas tout de suite. S’en suit une longue attente avant d’entendre son cri si puissant qu’il faisait vibrer toute la salle de cinéma, et être face à son imposante et monstrueuse carrure. Jurassic Park a beau dater de plus de vingt ans, c’est le film qui visuellement, vieillit le mieux. Si réaliste. Pour ça, on peut remercier la société d’effets spéciaux ILM, mais aussi, le meilleur, celui qui a donné une âme à des créatures que l’on ne verrait jamais dans la vie réelle, le tout, grâce à de l’animatronique : Stan Winston (Terminator, Alien, Predator, …). Résultat, les dinosaures de Jurassic Park sont plus vrais que nature. Jamais on n’avait vu un tel degré de réalisme.


Embarqués aux cotés de nos protagonistes dans cette aventure cauchemardesque, nous essayerons de survivre et trouver un moyen de quitter l’ile. Quelques temps morts à coup de moments de tendresse, d’ajout appréciable d’une petite dose d’humour, permettront de nous faire reprendre nos esprits et diminuer la dose de stress accumulée. Il y aura de l’effet de sursauts, de peurs, il y aura des blessés, des morts, mais ces scènes seront brèves, presque suggérées plutôt que détaillées (d’ailleurs, nous verrons très peu les dinosaures). Ceci permettant au film d’élargir la tranche d’âges des spectateurs. Un film horrifique familial.



"Auriez-vous par hasard projeté d’avoir des dinosaures, dans votre
parc à dinosaures ?"



Vous avez senti ?


Jurrassic Park, au-delà de son alliance entre animatronique et effets spéciaux qui ont révolutionnés l’histoire du cinéma, c’est aussi des personnages principaux richissimes, charismatiques, développés avec soin, qui ont un point en commun, ce ne sont pas des héros:


John Hammond (interprété par le regretté Richard Attenborough), fondateur et PDG d’InGen Corporation (multinationale de recherches biologiques), vieux milliardaire rêveur possédant une ile au large du Costa Rica où il y a réalisé son rêve : recréer des dinosaures grâce à leur ADN dans des moustiques fossilisés dans de l’ambre pour ouvrir une sorte de parc zoologique,


Dr Alan Grant (interprété par MONSIEUR Sam Neil), paléontologue marginal presque asocial, n’aimant pas les gosses ni les ordinateurs, vivant avec sa collègue et épouse le Dr Ellie Sattler (interprétée par Laura Dern), femme passionnée et forte qui adore trifouiller les gros tas de popo de Tricératops,
L’irrésistible Professeur Ian Malcolm (interprété par le terriblement charismatique Jeff Goldblum), mathématicien spécialiste de la théorie du chaos, sorte de rock star cynique excentrique, arrogante, dragueuse, ironique, bavarde, mais bien plus intelligente et censée qu’on ne pourrait l’imaginer,


Tim (interprété par Joseph Mazzello), petit garçon d’une dizaine d’années, passionné par les dinosaures, qui sera invité avec sa sœur Lex par son grand père à visiter avant tout le monde Jurrassic Park, et qui sera surexcité de visiter le parc, surtout en compagnie d’Alan Grant,


Lex (interprétée par Ariana Richards), la sœur ainée de Tim, bidouilleuse en informatique, bien plus brave qu’elle n’y parait. Pour la première fois, on tombe sur deux enfants dont on appréciera la compagnie, tout comme l’évolution de leur relation avec Alan qui, je le rappelle, est allergique aux enfants.


Sans oublier des personnages secondaires tout aussi importants et inoubliables :


John Arnold (interprété par Samuel L.Jackson), toujours la cigarette à la bouche et l’air blasé, il occupe la place d’ingénieur en chef de Jurassic Park, c’est lui qui s’occupe de l’état du bon fonctionnement des attractions, des circuits et surtout…DES CLOTURES,


Donald Gennaro (interprété par Martin Ferrero), avocat des actionnaires de Jurassic Park envoyé par ces derniers peu convaincus de la sécurité et fiabilité du parc,


Robert Muldoon (interprété par Bob Peck), le garde chasse bad ass de Jurrassic Park,
Dennis Nedry (interprété par Wayne Knight), gros bonhomme à lunettes, paresseux, glouton, programmeur du système de gestion automatisée du parc qui est payé par BioSyn, entreprise rivale d’InGen pour voler des embryons de dinosaures.


Viennent s’ajouter à ça, des thématiques travaillées soigneusement, intelligemment, sérieusement, sans jamais étouffer le coté lucratif et fun du film (la famille, l’enfance, l’homme face à la nature, les dangers et dérives de la science, critique des avancées technologiques, critique du scientifique qui se prend pour dieu, la nature toujours plus forte que l’homme, critique sur les gens fortunés qui pensent avoir le droit de faire ce qu’ils veulent). Tout est impeccable.


Au final, bardé de scènes et répliques cultes, de moments de tendresses, d’angoisses, d’émerveillement et d’héroïsme, d’une musique vibrante et de fx ahurissants, Jurassic Park est un chef d’œuvre du divertissement qui ravira autant les plus petits que les plus grands et qui vous émerveillera comme jamais.

Jay77
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le 26 mars 2017

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Jay77

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