Le premier jour du reste de leurs vies
Les bonnes choses dans la vie arrivent souvent par surprise. Par exemple, ce matin en me réveillant, je ne pensais pas voir Gillian Jacobs embrasser Keira Knightley. Les mauvaises aussi, certes, mais pas dans Seeking a Friend for the End of the World (que j'abrévierai en SFEW, parce que JACQLFDMNS donne l'impression que je veux gueuler Jacqueline et que je m'étouffe). Il y a deux choses pourries dans la vie de Dodge Petersen : l'inévitable, imminente et minutée fin du monde, et tout le reste jusqu'au début du film. Pas de surprise pour lui. Jusqu'à ... devinez quoi ... une surprise.
SFEW n'est ni un film de fin du monde extrêmement original, ni une comédie romantique extrêmement originale. Même l'alliance des deux n'est pas époustouflante, sachant que d'une part, un film catastrophe sans amourette est à peu près aussi rare qu'une comédie romantique où chaque événement n'est pas traité comme un drame apocalyptique.
En revanche, son discours sur la façon d'apprécier les bonnes choses de la vie est plus rare, voir précieux, ne serait-ce que parce que - MERCI - il ne se résume pas à l'alcool et aux drogues douces. Ça donne de bons moments d'humanité, et au final, le mélange des genres est réussi, arrivant à tirer du bon des deux côtés.
Même si je ne pense pas conserver un souvenir très marquant de SFEW, j'ai aimé, pour ces raisons, et aussi parce que Steve Carrell et Keira Knightley sont royalement bons, bien qu'en dehors de leur "comfort zone". Là où la réalisation et le scénario, très feutrés et intimistes, dérapent parfois vers la guimauve, les deux acteurs restent parfaitement dans le ton.