Un peu d'Histoire pour commencer.
Le Base-ball a été inventé aux alentours du Moyen-âge en Magrébie (entre 1801 et maintenant) dans un coin de Petite Kabylie par un Berbère du nom de Takfarinas Almoussmagrossbatt.
C'est même pour ça que ça se joue avec une batte.
En son hommage.

C'est en fait une variante d'une occupation journalière du frisé sus-nommé qui consistait à envoyer des figues de barbarie sur les gens qui croisaient sa route.
Parce qu'il n'aimait pas trop les gens.
Avec le temps, les autres se sont équipés. Gros gants en cuir de mouton pour réceptionner la figue, batte en fémur de sanglier pour la renvoyer dans la poire de cette enflure de Takfarinas.
Et puis courir partout pour manifester leur joie. Voire se jeter dans la poussière et danser.
C'est devenu un phénomène tellement grand que les américains ne pouvaient pas louper ça.

Mais je me suis fais avoir !
Quelle ne fut pas ma surprise de constater à la fin du visionnage de ce film que ça ne parlait pas de Base-ball !
Du coup, mon introduction, en dehors du fait qu'elle éclaire avec pertinence ce sport méconnu de par ici, ne sert pas à grand chose.
C'est con. On se documente, on cherche un angle et... non.

C'est pas un film de sport. C'est un film sur "aller au bout de ses rêves", voire "réaliser ceux des gens qui t'entourent pour que les tiens se réalisent".
Rien que de l'écrire, j'ai les yeux qui piquent, je ne sais pas si ça fait pareil à lire.

Sinon, Kevin c'est un trouduc de péquenot de l'Iowa. La preuve, il s'appelle Ray.
Un jour qu'il caressait ses feuilles de maïs, un peu comme le font les vrais cultivateurs, ceux qui savent qu'un peu de tendresse et une attention quotidienne rendent le grain plus rond, plus ferme, plus goûteux.
Ce jour qu'il caressait ses feuilles, donc, Ray entend La Voix. Elle lui dit «Si tu fais un terrain de Base-ball, y aura Henry Cahill qui viendra taquiner la baballe» !
Ray kiffe grave «Les Affranchis» alors il se dit «Ça se tente !». Et puis papa adorait ce sport ! Trop forte, la voix.
Sauf que Ray a comme une cicatrice qui ne veux pas cicatriser. Il s'est brouillé avec son papa suite à la lecture d'un bouquin écrit pas Tulsa Doom.
Ray n'a jamais pu s'excuser et papa est décédé. Cicatrice !
Du coup, il va chercher Tulsa Doom pour lui dire «C'est pas gentil ce que tu as fait, tout ça, sale bâtard, tout ça».
Au début, ça colle pas des masses parce que Tulsa Doom, t'as vu, c'est un peu un ours. Quand il gueule on dirait Dark Vador !
Mais Ray sait trouver les mots et il se passe un truc.
Ils prennent une chambre. Avec des lits jumeaux, d'accord, mais avoue que c'était quand même pas gagné.
Et puis ils roulent sans jamais parler de cette fameuse nuit, pour trouver chemin faisant, d'anciennes gloires que nous on connaît pas parce qu'on n'est pas des américains.
Puis Ray, qui est super fier de son terrain au milieu de nulle part, insiste un peu pour emmener Tulsa jusque dans l'Iowa. Pour lui montrer.
Tulsa le trouve trop bien, il le félicite pour ce bien bel ouvrage, puis lui prend soudain l'envie de caresser du maïs en vrai.

Au moment où Tulsa Doom entre dans le champs de maïs Ray a sa braguette qui est ouverte.
Tout est dit je trouve.

C'est réalisé comme avec des pincettes, avec une musique triste tout du long.
J'ai chialé à la fin, la preuve.
C'est du rêve à la sauce américaine.
Un peu sirupeux, lisse, calibré et inoffensif.

Alors que du rêve à la française, ça serait un film sur un méridional qui s'appellerait Guytou et qui déciderait de s'accomplir dans la seule chose qu'il sait faire : la pétanque.
À force de courage, de privations et de ce petit coup de pouce que lui enverrait son ange gardien (qui aurait la forme d'un hologramme d'Henry Salvador), il intégrerait l'équipe Nationale, devenant même le capitaine.
Ça serait lui qui gueulerait le plus fort la Marseillaise. Il gagnerait tout. On l'adulerait. Les gens crieraient « Guytou ! Guytou ! ».
Ça serait drôle, dépaysant, romantique et triste un peu aussi.
Il perdrait en finale de la Coupe du Monde, face aux Malgaches.
Il aurait joué blessé. Se sacrifiant. Pour l'amour.
Pour ce cochonnet qui lui aurait fait découvrir l'amour.

Un vrai bon film sur du rêve. À la française. Avec du sport.
DjeeVanCleef
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le 28 mars 2014

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DjeeVanCleef

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