Il y a dans cette histoire d'amour un condensé de ce qui fait que j'aime Ken Loach. Cela faisait quelque temps que je n'avais pas vu un film du Britannique et à chaque fois, il nous emmène lire une histoire de l'humanité avec beaucoup de douceur. Cette fois, c'est à Glasgow. Un amour impossible entre une Catholique et un Musulman, mais deux cœurs qui se mêlent grâce à une rencontre hasardeuse et une volonté de fer. Le personnage féminin a une détermination à toute épreuve. Alors que rien ne l'y prédestine, elle s'accroche à cet homme bâillonné par ses origines et sa famille, qui se tait quand il faudrait parler. Mais le silence est touchant, et quand la détresse arrive, il se transforme en musique et réconciliation. C'est doux, subtil, sensuel, très maitrisé. Ecrit pour faire taire les amalgames après les événements du 11 septembre, cette histoire illustre aussi le parcours d'une famille pakistanaise au prise avec une intégration réussie dans la société britannique, mais une intégration qui s'allie avec une culture, un mode de vie et un communautarisme qui heurte la génération des jeunes. Les parents sont dépassés. Ils ne remettent jamais en question leur croyance, et surtout les lois imposées par leur communauté. Cassim, si, mais au prix de très lourdes souffrances.