Vu dans le cadre d'un festival du film fantastique en présence du réalisateur, k-shop m'a autant surprise que ravie. Je ne savais rien de l'histoire en allant le voir, donc quand le réalisateur nous a dit qu'il avait fait ce film sur des kébabs, je me suis dit : "mon dieu, je me suis laissée embarquée pour voir un truc naze". En même temps, on était dans un festival fantastique il allait forcément se passer quelque chose.
Le film commence sur des images de fêtards de l'Angleterre "profonde", des gars qui vomissent partout, des filles qui crient dans la rue à moitié nues. C'est vrai, ce monde existe en Angleterre et c'est assez typique des samedis soirs arrosés, l'alccol désinhibant encore un peu plus, des personnes déjà assez libres au départ. On se retrouve dans un kebab, avec papa qui travaille et le fiston qui vient de la ville pour finir son mémoire. la mort du père va finalement signer le tournant du film.
Proposé dans un format chapitré, qui nous permet de bien comprendre et suivre la chronologie, et montrant une angleterre parfois glauque et raciste, K-shop est très fidèle au monde de la nuit, et la bande son ajoute encore à cette impression d'inéluctabilité.
La critique de la société est acerbe et assumée, les images sont crues et tout le monde s'est fait avoir sur la provenance. En effet nous avons appris du réalisateur que 60% des images de fêtards étaient des vraies images volées (en angleterre la législation est différente, un simple panneau permet de filmer dans la rue sans problème de droit à l'image), et que les acteurs étaient revenus sur les lieux pour flouter le réel et le filmé. En tous les cas c'est très réussi.
Les acteurs sont particulièrement convaincants; tous sont méconnus (ce qui est une volonté également), et parfaitement "normaux".
en conclusion : allez voir ce film, c'est un excellent moment et probablement un des plus bel hommage à delicatessen que j'ai jamais vu.