Kaboom
6.2
Kaboom

Film de Gregg Araki (2010)

Le hasard a voulu que je me farcisse trois films sur l'adolescence en trois jours. Pour la petite histoire il s'agit du "Simon Werner a disparu" de Fabrice Gobert ; des "Amours imaginaires" de Xavier Dolan et donc, pour finir, de ce "Kaboom", pondu par le Gregg Araki a qui on devait déjà l’excellent "Mysterious Skin". Or, autant le dire tout de suite, à côté du gentil polar très scripté du Français Gobert, mais aussi du film de papy que nous a pondu le jeune premier de la classe d’Outre-atlantique, ce "Kaboom" (nom prédestiné) les atomise tous par son énergie et son déchaînement frénétique. Oh oui ! Ça c'est sûr : Araki est bien des trois réalisateurs celui qui a dû avoir l'adolescence la moins refoulée, car son film s'annonce clairement comme l'une des héroïnes présente la fac : une transition entre école et vie adulte, et durant laquelle on se drogue et on baise comme des timbrés. Pourtant, on se laisserait presque duper par un début très soft, mais qui par son lot de caricatures, de propos crus et de scènes décalés voire absurdes, annonce d'ores et déjà le ton de ce qui nous attend. Car oui, la force de ce "Kaboom" c'est qu'il entend nous faire sombrer petit à petit dans l'esprit déluré, désinhibé et destructuré de la jeunesse. Or, au lieu de la mettre en discours comme le ferait n'importe quel petit vieux tiré de l'académie de cinéma, ici on met en pratique ! Et avec ce film, la descente aux enfers (ou au paradis c’est selon) est aussi vertigineuse qu'inattendue, osant aller jusqu'au bout d'une démarche aussi risquée que jouissive (mais n'est-ce pas ça être jeune ?). Alors, merci - Oui, merci Gregg Araki ! - de m'avoir fait tourner la tête dans ce tourbillon d'énergie lubrique où toutes les normes volent en éclats, où les systèmes de valeurs ne sont pas figés, et où les délires de l'esprit sont laissés à leur libre expression. Merci d'oser nous désencrasser l'esprit ! Ainsi, même si tout le monde ne s'y reconnaîtra sûrement pas, il serait tout de même bien dommage pour qui à un minimum de culot de ne pas aller se risquer à se faire péter les cloisons de l'esprit par ce "Kaboom" explosif.

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