Kaboom : Welcome back in a blowing teenage mind !
A vrai dire, je ne savais pas tellement quoi attendre de Kaboom ; je connais Greg Araki de réputation mais (sans doute honte à moi, tout ça) je n'avais jamais vu un seul de ses films.
L'histoire d'une bande d'ados attardés qui s'envoient en l'air dans une sorte de course effrénée à briser tous les tabous de la planète ne me titillant pas plus que ça le cortex somato-sensitif ; c'est une interview récente du réal', alliée à la motivation sans faille de deux compères un dimanche de gueule de bois qui m'aura décidé à aller m'exploser la rétine sur ce joli petit ovni cinématographique tourné en numérique ; saturation extrême des couleurs à l'appui.
En réalité, Kaboom nous plonge dans le quotidien estudiantin de Smith, jeune éphèbe de dix huit piges pas franchement décidé quand à l'orientation à donner à sa sexualité ou à sa vie ; on a tous connu ça (à la sine qua non condition d'avoir un jour éteint sa télé pour se poser de vrais questions...).
Tout va à la fois bien et mal pour Smith (dix huit ans, vous suivez ou merde ?), il rêve de se faire son colloc sexy, couche avec London, une blonde potentiellement troublante dans son rôle de candide libertine et traîne avec sa pote lesbienne Stella.
Mais comme parler d'amitié, de relations de cul indécises et de la peur de faire des expériences ça n'a jamais fait un film (ne me parlez de bouses Hollywoodiennes pour décérébrés cités un poil plus haut en filigrane dans le texte), notre sympathique Smith va, en rentrant d'une soirée baise perché sur les diamants avec Lucy, être témoin du meurtre d'une étudiante par des hommes aux masques d'animaux (!)
A partir de là, le quotidien de notre éphèbe préféré va basculer dans un maelström de cul décomplexé, de paranoïa et de phénomènes étranges qui pourraient bien faire basculer sa vie ; dans un cocktail délirant d'images psychédéliques lisses, artificielles et hautes en couleurs pour commencer.
Le titre du film est judicieux : visuellement on en prends plein sa gueule, sur-utilisation des couleurs saturés notamment dans les scènes de cul ou de paranoïa latente, bande son explosive elle aussi, situation sur le fil du rasoir en permanence. Alors non seulement on ne se fait pas chier, mais en plus on est ballotté dans tous les sens par le scénario ; et le final sur "the bitter end " de "Placebo" à fond de boite, c'est apo-ca-ly-pti-que !
Plus que tout ça, Kaboom est une putain de claque émotionnelle, un flash back explosif dans notre adolescence où tout est vécu beaucoup plus fort, où tout va trop vite, où tout fait trop de bien et trop mal, un âge où tout semblait être propice à faire exploser votre univers.
Kaboom c'est ça : une cure de jouvence d'une heure et demi pour une hallucinante et hallucinée métaphore du passage à l'âge adulte et du mal être adolescent qui couve derrière ces textures lisses aux couleurs pop.
C'est, pour moi, l'équivalent cinématographique d'un "Nevermind" de Nirvana ; ce film est un putain de "Alice adolescente au pays des merveilles acides sous perfusion directe dans le cerveau !"
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