Retracer le parcours des kamikazes qui se sont sacrifiés pour l'Empereur Hirohito à la fin de la Seconde Guerre mondiale. C'était le projet de Shintaro Ishihara, un ancien gouverneur de la préfecture de Tokyo, qui a confié au préalable ses témoignages pour certains brins de l'histoire abordée, la bataille du pacifique, et pas que.
Toutefois, la dénommée Tome Torihama fut le témoin privilégié, puisque la base scénaristique du film repose en grande partie sur cette personne et sur son restaurant qui a été le lieu de moult rencontres. Torihama, décédée depuis une vingtaine d'années, a été une mère de substitution pour les jeunes pilotes, elle les recueillait dans son édifice avant qu'ils ne partent pour leur mission suicide.
Sans demi-mot ou détour, je fais l'accord sur les points qui sont susceptibles de déranger un tantinet (voire beaucoup). En soit, le long-métrage de Shinjo n'est pas une super-production qui met des étoiles plein les yeux, surtout de par son visuel - les combats aériens notamment, qui sont peu nombreux qui plus est. Mais un charme ressort néanmoins tant pour les décors simples mais lucides que pour les chants de guerre qui caractérisent la sincérité des personnages cocardiers. La dose de pathos, parfois exagérée même si les sujets traités poussent au naturel, n'est pas aidée par le doublage français. A noter également des passages souvent tirés par les cheveux, il y a des longueurs qui auraient pu être raccourcies, mais pour lesquelles j'ai senti cette envie d'accentuer une émotion ou une expression à l'image.
Les qualités, elles, sont évidemment liées à l'ultime et vibrant destin des aviateurs. Shinjo dépeint le portrait de ces jeunes garçons qui se sont dévoués pour leur nation. Leurs actes ne sont pas justifiés, mais quelques unes des facettes de leur quotidien sont éclaircies. Le patriotisme d'ailleurs est de vigueur par rapport aux choix politiques de cette période controversée, les hauts dirigeants comme les populations ont dû supporté le poids de la guerre et ses conséquences, certains plus que d'autres...
Kamikaze : Assaut dans le Pacifique permet de mettre en lumière beaucoup d'éléments du côté japonais et des pilotes de Zero, une parabole efficace sur le véritable fond de leurs agissements. Il y a un trop plein de mélodrame, mais celui-ci s'atténue au fur et à mesure qu'on bascule vers le coeur du problème, c'est tout de suite plus compréhensible et cela part alors d'un sentiment légitime.
Des milliers de kamikazes ont péri sur l'autel de guerre. La volonté de les représenter sous tous les angles traduit l'état d'esprit de ces combattants du ciel qui, tels des samouraïs défenseurs du bushido, se sont jetés à corps perdu dans une cause désespérée à bord de leurs carcasses volantes. En ce temps là, il n'y avait plus de frontière entre le bien et le mal, quelle que soit la voie qu'on choisissait.
