Le film est court, trop court sans doute pour ce que Ray Enright entreprend de raconter. Car les personnages de ce western aussi concis qu'insuffisant méritaient qu'on s'y attarde avec davantage de précision et même de psychologie.
La personnalité de Cantrill, autoproclamé colonel de la guérilla sudiste, mais surtout pillard, est à elle seule une source d'intérêt que le cinéaste assèche faute de lui accorder une attention plus particulière. Mégalomane jusqu'à la schizophrénie, l'homme aurait pu faire un personnage charismatique, une de ces figures insolites de l'Ouest qu'on n'aurait pas été surpris de retrouver, l'humour en plus, dans un album de Lucky Luke.
De la même façon, sa relation avec le pas encore fameux Jesse James n'est pas explorée. A aucun moment Enright n'explique la fascination qu'exerce Cantrill sur Jesse James ni la fidélité du jeune aventurier. Ces lacunes sont paradoxales d'une certaine façon, parce que le film, à l'origine, n'a pas d'autre sens.
Dès lors, la petite guerre de Jesse James et de ses camarades, mus par la haine des Nordistes et le goût de l'action, n'est constituée que d'escarmouches banales et de bavardages superficiels.