Des années après la sortie du film en 2011, on se demande toujours comment Noboru IGUCHI et Sushi Typhoon se sont retrouvés au commande d’une adaptation cinématographique de la série Denjin Zaborger, crée par Sagisu TOMIO dans les années 70.


Fan de la série lorsqu’il était enfant, Noboru IGUCHI a été contacté par le producteur Otsuki TOSHIMICHI, un habitué des productions de la Gainax, on lui doit notamment les films Love & Pop et Evangelion: 1.0 You Are (Not) Alone de Hideaki ANNO. Un choix surprenant de la part du producteur, qui choisi de convoquer un véritable fan de la série. Pour ce projet, IGUCHI est contraint de renoncer à tout ce qui fait le charme de son cinéma déviant, ce qu’il accepte volontiers, mettant le gore et le sexe au placard pour réaliser un véritable hommage à la série qui a bercé son enfance.


En effet plus sage que ses productions habituelles, le film s’inscrit en dehors de la filmographie de Noboru IGUCHI et sera une véritable madeleine de Proust pour tous ceux qui ont grandi en regardant de vielles tokusatsu. Tout y est ; les combats sur-chorégraphiés, la réalisation aussi absurde qu’improbable, le héros qui crie ses attaques avant de les mettre à exécution, les méchants qui passent leur temps à rire en regardant vers le ciel, les costumes ridicules et les monstres en plastiques… En ce sens, le générique de fin, accompagné d’images de la série d’origine, nous montre le respect accordé au matériau original et que tous ces éléments qui nous semblent aujourd’hui comiques proviennent directement de l’époque.


IGUCHI a élaboré son film à la manière des séries de l’époque, en n’ayant que peu de recours aux effets spéciaux numériques et allant même jusqu’à découper son métrage en épisodes, à la manière d’une série TV. La deuxième partie du film s’éloigne d’ailleurs de l’hommage rendu à la série de Sagisu TOMIO pour proposer une version moderne plus personnelle où la situation du héros vieillissant nous pousse à nous interroger sur l’éternelle jeunesse des super-héros et sur l’avenir des séries de ce genre, qui fleurissent toujours au Japon.


Superbe hommage à une série iconique, Karate-Robo Zaborgar réussit le pari de nous faire redevenir enfant et on se surprend à sourire bêtement dès la fin du film. Les bonus du DVD – sacrément garnis – nous permettent de continuer l’aventure avec treize mini-épisodes de la série.


Difficile d’en dire plus sur ce film tant il représente plus une expérience qu’un film dont on peut faire la critique. La meilleure façon de résumer Karate-Robo Zaborgar est de reprendre la phrase d’accroche du DVD : "50 % hommage, 50 % IGUCHI, 100 % Zaborgar".


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le 24 juil. 2016

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