Beaucoup l’ont traîné dans la boue à cause de quelques langues de pute de journalistes qui ont voulu le tourner en ridicule, mais Jean Claude Van Damme n’en reste pas moins une bête d’athlète qui savait donner l’impulsion nécessaire et le supplément d’âme aux productions dans lesquelles il tournait, si bien qu’il n’avait absolument rien à envier aux têtes d’affiche que furent Sylverster Stallone, Bruce Willis ou Arnold Schwarzenegger au plus fort de sa carrière. D’ailleurs il n’avait pas son équivalent pour faire le grand écart et s’envoler dans les airs pour coller des coups de pieds dans la tronche de ses adversaires. Et si c’est bien le sympathique Bloodsport qui révéla l’apollon belge auprès du grand public, c’est bien avec Kickboxer qu’il sera propulsé au rang de star. Le film étant comme qui dirait un véhicule à sa gloire, dans lequel il aura pris le soin de chorégraphier tous les combats et de refiler le rôle du méchant à son ami Michel Qissi. Il n’y a que dans un film de la Cannon où l’on peut voir un marocain interpréter le rôle d’un thaïlandais.


Kickboxer reprend plus ou moins la même trame scénaristique que Rocky IV. Un américain arrogant champion du monde en titre s’envole pour Bangkok afin de participer à un tournoi et ainsi asseoir sa domination. Mais comme l’Oncle Sam au Vietnam, Eric Sloane va se faire casser en moins de temps qu’il n’en faut, sous les yeux de son frère qui avait tenté de l’en dissuader après avoir vu son adversaire défoncer les plâtres du vestiaire à coup de pied. Plutôt que de s’occuper de son frère paralysé, Kurt va donc chercher à se venger et laver l’honneur de sa famille (et accessoirement de son pays) en défiant Tong-Pô dans sa propre discipline. On suivra donc JCVD s’entraîner au côté d’un ermite pas net doublé en français par un copycat de Michel Leeb, qui va lui en faire voir de toutes les couleurs pour le plus grand bonheur des spectateurs. Car ce n’est pas seulement pour la castagne que l’on apprécie autant le film, mais également pour ses séquences bis à la pelle. Et là on pense évidemment à ces moments où l’acteur s’inflige de multiples humiliations et châtiment corporelles en se faisant défoncer les tibias à coup de bambou et les abdos à coup de noix de coco, quant il ne se fait pas écarteler de force avec des cordes. Plus tard, on le verra également se mettre à danser dans un bar avec le même déhanché que Cloclo. Draguer des minettes en faisant le grand écart, avant de flanquer une raclée à tous les loubards du troquet dans un combo digne de la célèbre technique de l’homme soul de Jackie Chan. Heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon Jean Claude nous aurait déjà mis en PLS.


Evidemment, le film n’a qu’un intérêt, celui de pouvoir mettre sa vedette dans les meilleures dispositions, de manière à le voir surmonter tous les obstacles contre vent et marées en dézinguant à coup de pied des sbires de Tong-Pô, sauver son frère et l’honneur de sa bien aimée sur le ring en faisant mordre le tatamis à son pire ennemi. On sera libre d’y voir la projection fictionnel du parcours d’un homme orgueilleux à Hollywood qui envoya chier John McTiernan et toute l’équipe de production derrière Predator parce qu’il ne voulait pas se retrouver engoncé dans un costume qu’il estimait ridicule, et qui à du cravacher dure pour parvenir à s’imposer dans le milieu, avant de se retrouver déchu suite à ses nombreux abus (de drogue notamment) et caprices de stars. Mais l’acteur n’en était alors qu’à ses débuts, et faisait non seulement preuve de talent mais aussi de beaucoup d’auto-dérision, signe s’il en est de son intelligence et de sa capacité de prise de recule. Ses valeurs, ses biceps, et son charme feront le reste et finiront par emporter l’adhésion d’un public étant venu réclamer de l’action. La mise en scène n’est d’ailleurs pas en reste, et on apprécie d’autant plus de voir des combats qui ne souffrent pas de cut de montage intempestifs et qui permettent à son principal acteur de pouvoir exprimer ses talents de combattant bien que l’intrigue soit cousu de fil blanc. Toute l’oeuvre trempe d’ailleurs dans une certaine naïveté comme ce générique d’introduction mêlant paysage de carte postale, rencontres pittoresque avec les autochtones locaux et une iconographie assez gay entre les deux frangins enlacés. Ces nombreux clichés, et situations excessives pourront selon votre degrés de sensibilité vous faire rigoler, titiller votre fibre nostalgique voir même vous amener dans le même état de trans euphorique que JCVD quand il se met à imiter Bruce Lee en vociférant la gueule en sang après avoir dût bouffer du verre pilé.

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le 25 mars 2024

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