Kitano semble avoir mis beaucoup de sa jeunesse dans ce film : la boxe, les duos comiques... Et ça se sent, il y a beaucoup de petits détails véristes et bien vus.
La trame principale est constellée de petites histoires annexes qui donnent un petit aspect fouillis très agréable et chaleureux.
C'est avec beaucoup de tendresse que Kitano décrit les morceaux de vie de ces deux glandeurs rêveurs, qui apprennent progressivement la dure réalité, mais ne veulent pas baisser les bras. Il y a toujours cet art de l'ellipse, ce goût pour les plans fixes, ces espaces balisés qui vont prendre différents sens selon les plans, traduisant l'évolution psychologique de leurs personnages.
Beaucoup d'authenticité, de candeur. Cela manque tellement aujourd'hui.
Synopsis
Deux amis, Shinji et Masaru, se recroisent. Ils repensent à leurs années de lycée. A faire des blagues plus ou moins intelligentes, comme descendre une marionnette phallique au niveau de la salle de classe depuis le toît, ou voler une lettre d'amour. Ils rackettent (notamment Masaru, qui est une terreur). Essaient d'avoir des places pour le cinéma érotique. Rêvent de monter un duo comique. Côtoient des yakuzas.
Masaru déserte le lycée, rêve de devenir boxeur. Mais Shinji est meilleur que lui. Masaru coupe les ponts et se met au service des yakuzas. Chacun entretient des espoirs de grimper dans ce qu'il a choisi, leurs contacts se font plus rares. Shinji gâche ses chances en prenant de mauvaises habitudes avec un boxeur en fin de carrière, Hayashi. L'aniki de Masaru se fait tuer, et dans son désir de vengeance, il parle mal au président, ce qui bloque toute carrière.
Retour au présent, nos deux amis reviennent faire un tour en vélo dans la cour de leur ancien lycée. Même s'ils ont subi des échecs, ils vont continuer.