Final cut.
A la sortie de la première partie du diptyque "Kill Bill", beaucoup ont reproché une certaine superficialité, un manque palpable d'émotion derrière le défouloir jouissif qu'offrait Tarantino. Pas...
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le 14 nov. 2013
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Le second volet cesse avec l'action à gogo et repart sur les dialogues, ce qui est censé nous ramener à une prestation que Tarantino domine (Reservoir dogs ou Jackie Brown) alors que l'action il ne maîtrise pas du tout les émotions et la création artistique (Kill Bill ou Boulevard de la Mort). Pourtant, quelque chose reste mal engagé dans le cas du second volet de Kill Bill.
On y croit au début. On a la scène de la répétition du mariage de l'héroïne Black mamba, avec une actirce Kaitlin Keats pour un second rôle qui a un visage qui crève l'écran, puis on a un bon plan qui rappelle la fin de La Prisonnière du désert de John Ford quand John Wayne ne rentre pas dans la maison et qu'il est renvoyé dans le désert. Tarantino fait clairement ici une imitation pensée à l'école du cinéma avec Uma Thurman qui vient s'appuyer sur le seuil, regarde le désert et tourne le dos à la répétition de mariage, et on sait vu qu'on connaît ce qui se passe ce jour-là que la menace de l'extérieur va justement se battre. Mais, sans même qu'on l'ait attendu, Bill apparaît sur le côté qui joue de la flûte, on découvre enfin son visage qui n'apparaissait jamais dans le premier film, et là il nous est même balancé dès le début du film. C'est un point d'opposition important entre les deux films, mais je ne trouve pas que ce soit exploité admirablement avec du sens. En tout cas, la scène est bien. La répétition reprend, Uma embrasse Bill pendant que les autres font on ne sait pas quoi, elle a des yeux dans le dos pour voir qu'elle ne sera pas remarquée !? Puis on a les comparses en noir qui arrivent et qui tirent, mais on reste en-dehors de l'église et on a deux éclaires un peu pourris de mitraillettes sur les deux côtés des petites fenêtres.
Fin du récit, saut temporel.
Avant d'assassiner Bill, l'héroïne doit s'occuper de deux derniers comparses. Budd est un menteur, il ne faut rien croire de ce qu'il dit : sa compassion, le fait d'avoir mis en gage son sabre, etc. Mais quelle que soit sa duplicité, c'est avec une stupidité parfaite que l'héroïne rate son attaque. Elle fait du bruit, attend de croire qu'elle n'a pas été repérée et ouvre la porte, elle se fait tirer dessus. Au passage, elle prend pas mal de petits éclats de carabine dans la poitrine dont il ne sera plus jamais question dans la suite du film.
Déjà, la façon dont elle se fait prendre, ça saoule, ça sort du film. Elle ne se fait pas prendre après un raté, après avoir montré sa motivation, elle arrive là comme une conne un peu bourrin et se fait prendre. C'est nul. Elle prépare rien à sa vengeance, ce qui n'est pas très logique, parce que quelqu'un qui veut se venger médite pour ne pas se rater et que la vengeance tournant court on soit plutôt humilié et à prendre deux fois plus cher. Si elle doit avoir un raté, il faut que ça soit pour un truc subtil. Là, c'est trop con con.
Le gars la contrôle et l'enterre vivante dans un cercueil en bois et la recouvre de terre, il l'a désarmée.
Moi, je n'étais pas pris par l'événement. Elle est neutralisée, je ne me demande pas comment elle va s'en sortir. Elle a été endormie avec une seringue, elle a été désarmée, elle a raté un assaut par surprise. Comment voulez-vous que je m'inquiète de savoir par quel tour ingénieux elle va se sortir d'une tombe ? Soit quelqu'un l'aide, soit c'est un truc nul.
Et là, Tarantino, il en fait des caisses, c'est le cas de le dire. Il part sur un flashback. On apprend la formation aux arts martiaux avec un maître chinois de l'héroïne. Je précise que Budd qui l'a enterrée vivante est au courant de tout ça. Et donc on a un long flashback avec exprès une colorimétrie de film amateur des images. Je vous épargne les âneries sur le maitre chinois, sur le fait de manger avec les baguettes et pas comme un chien, etc. On apprend qu'elle a appris à taper du poing pour casser une planche en bois au bout de plusieurs fois.
Super ! Et on apprend aussi qu'il existe une technique interdite dans un autre flashback où Bill dit à Uma à l'époque de leurs amours que le maître ne lui a pas appris à faire exploser le coeur avec les cing doigts qui frappent des points précis sur la poitrine...
Bref, on revient au cercueil, on a eu un long flashback pour nous expliquer la feinte par laquelle elle allait s'en sortir. Là, Tarantino tu n'as pas assuré. Qui plus est, elle tape et comme on s'y attend la terre s'écroule sur elle. Elle devrait mourir, mais plan suivant, on voit une terre non effondrée, puis une main qui sort façon mort-vivant, puis elle sort de la terre remuée, et le film repart. Je haïssais à nouveau le film, et ça a continué.
J'oubliais, elle avait un couteau dans la santiag qui a échappé à la vigilance de Budd ?????????????? Et elle s'en sert pour découper ses liens. Cool le scénario ! avec une lampe de poche. Cool, le méchant !
Bref, le mec Budd croit l'avoir tuée et il récupère le sabre qu'il veut vendre à la dernière fille sur la liste que Thurman doit buter. Là, le mec se fait avoir et buter bêtement, alors que ça se voyait à des kilomètres et comme ce n'est pas notre héroïne qui le tue la feinte c'est que la fille au cache-oeil a utilisé un authentique serpent black mamba. Pendant que l'autre meurt, elle lit ses petites notes sur le poison de la bête. C'est une scène complètement nulle, mal conçue. C'est mal fait, ça sort du film.
Evidemment, notre héroïne arrive juste après ou juste avant que la fille se barre et la bute. Elle écrase un oeil avec le pied. Heu ? Il me semble qu'il faut une force de dingue pour éclater un blog oculaire avec ses orteils. M'enfin bon !
Bref, on expédie les deux derniers sbires fissa fissa et on pense au dernier acte.
Et là, ça continue de partie en bas de gamme. Il y a un beau numéro d'acteur avec les roulements des yeux du père de substitution de Bill; L'héroïne cherche des informations pour le retrouver, et il les lui donne, car il sait que Bill veut la revoir.
Et là, le film part en déconnade. Uma arrive à la propriété et est accueillie par une fille de quatre ans appelée Bibi qui mime une scène d'affrontement avec son jouet en forme de pistolet. Bill joue avec elle et fait semblant d'être mort. Uma comprend que c'est sa fille. Alors, Tarantino nous donne sa version des émotions d'une mère qui découvre que sa fille est en vie, voire est née, puisqu'on lui avait retiré du ventre pendant son coma. C'est sans lyrisme, des échanges d'une banalité affligeante de gens vivant leur quotidien. Puis on a une fois la fille couchée l'affrontement final.
Alors, en réalité, on a d'abord une scène cul cul la praline avec un sérum de vérité. Ensuite, on a le duel avec les sabres, et notre héroïne sort la fameuse attaque que le maître n'a jamais apprise à Bill, et Bill met en scène ses pas vers la mort dans un second degré que le film assume pleinement. Depuis qu'elle a vue sa fille, Uma Thurman n'est absolument pas vengeresse, elle sourit au père de sa fille, se laisse vivre avant le duel. Ce n'est pas top comme narration. On apprend la logique qu'elle a : elle aime être une assassine compagne de Bill, mais en tant que mère elle veut que sa fille soit libre et pas contrainte dans ses choix à venir. Cela est sans doute supposé nous faire coprendre qu'elle était cohérente quand elle disait à la petite de quatre ans qu'elle ne voulait pas tuer sa mère devant elle. Et on suppose que cela laisse entendre que la cheffe des gangs japonais n'avait pas eu le choix d'une certaine façon.
Mais bon c'est de la pensée morale de comptoir potache.
Le second film a un mérite pour le jeu des acteurs : Bill, Budd ou Uma, mais bon le film n'est pas terrible et finit par un happy end très problématique au plan artistique. La mère est avec sa fille, heureuse comme ça !
Créée
le 3 juil. 2025
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