Woo je viens de finir le film. Par où commencer? En essayant que ça n'aille pas dans tous les sens..
Commençons par.. Di Caprio !
Il est brillant comme d'habitude.
Et c'est pas souvent qu'il le joue le rôle d'une grosse merde détestable.
Le genre de gusse faisant tellement pitié qu'il pourrait en être attendrissant mais finissant par dégager juste assez de mauvaise foi pour que vous ayez envie de le fuir au loin.
Il le joue parfaitement durant trois heures. Pas un anti-héros, et encore moins un héros. Juste la personne médiocre pensant pouvoir garder un équilibre éthique entre basses rapines de lâches et amour de sa famille. L’égoïsme et la bêtise fusionnée. Il joue tellement bien qu'ça en est fascinant et dérangeant à la fois. Malaisant.. et si banal.. car si vous avez déjà mis vos principes en parenthèse pour faire de mauvaises choses, c'est le genre "d'équilibre" malsain par lequel on passe. [le capitalisme fonctionne ainsi]
Et les sales coups vont crescendo.. Et le bon gars banal devient une grosse merde !
Mais avec un petit coup de gnôle évidemment ! Un peu d'abrutissement et hop la frontière entre bien et mal devient poreuse. Surtout quand votre oncle, c'est un Robert de Niro époustouflant en gros bourgeois cynique et hypocrite prêt à zigouiller toute une tribu indienne pour avoir plus de zéros sur son compte bancaire. Quitte à devoir apprendre l'indien et se faire passer pour le mécène du territoire indien.
Et ça on le sent dés le début du film qu'il y a un malaise. Que l'oncle véreux trame quelque chose et puis.. petit à petit les rôles crapuleux de toute la bourgeoisie locale se dévoile. Et évidemment il n'y a que les pauvres servant de petites mains qui se font gauler. Enfin presque.
La photographie et les plans sont pas mals, la musique aussi. Me suis pas trop embêter, enfin heureusement que j'étais chez moi posé dans le canapé qu'au cinoche.. 3h30, c'est pas rien. Mais j'ai eu l'impression que le film a duré 2h tellement ce fut facile de s'y plonger et d'être hypnotiser par la bassesse d'Ernest Brukhart.
Et le jeu de Lily Gladstone est sublime de dignité et d'amour, on a l'impression d'y voir toute l'humanité dans toute sa splendeur. Et un Jesse Plemons pas trop présent mais quand même convaincant en flic rusé et paternaliste.
Bref cette œuvre c'est à la fois un western, un thriller, un drame, un film policier, un film historique et un film sur un procès de mafieux. Tout en gardant le colonialisme en survol. Peut-être qu'il y a trop de film en un et qu'il aurait mieux valu débroussailler un peu plus les sujets !
Mais cela aurait sans doute empêcher de rendre justice aux indiens Osages car cette œuvre est avant tout une fiction autour des spoliations, des meurtres et des régimes de terreurs bien réelles qu'a subi cette tribu par de nombreux blancs convoitant leurs biens à la même époque que le massacre de Tulsa.
C'est un film à l'intersection des escroqueries de la bourgeoisie et du pacte interclassiste qu'est le suprémacisme blanc.
Mais pas celui du KKK, celui des bourgeois hypocrites encore à l’œuvre actuellement !