Fraternité, bicyclette et hommes venus de l’espace

Mi-science-fiction, mi-drame social, Kin Le commencement, premier chapitre d'une nouvelle franchise basée sur un court métrage tourné en 2014, a bien l'intention de continuer à rendre gloire au film du genre. Les frères Baker, responsables de cette petite pépite qu'est la série Stranger Things s'essayent au cinéma. Prenez votre plus belle bicyclette et suivez le road trip initiatique d’Eli et son frère Jimmy. Un nouveau film sur des frérots ?


Plus road trip initiatique que véritable film de science fiction


Beaucoup de tapage avant même sa sortie au cinéma. Ce film méritait-il tant de buzz ? L’abandon, l’adoption, la fraternité, les aléas de la vie, les mauvais choix, tels sont les thématiques mises en avant pour Kin Le commencement. Attention, bien que la bande annonce laissait penser à un énième film de science fiction accompagné de tout plein d’effets spéciaux et explosions, vous faisiez fausse route. Kin se veut bien plus profond et différent des préjugés qu’on pourrait avoir sur lui. Dès le début, bien qu’il y ait signe d’hommes venus d’ailleurs, Kin Le commencement se veut avant tout un drame social mettant en scène Eli, adolescent adopté depuis bébé, et Jimmy, son demi-frère. Alors que Jimmy revient au domicile familial six ans après avoir séjourné en prison et en paye les conséquences, Eli semble suivre plus ou moins le même chemin. Ne trouvant pas sa place parmi les autres garçons de son âge, Eli, en parallèle de ses cours, explore les immeubles en ruine pour y récupérer du cuivre histoire de se faire un peu d’argent pour se payer des jolies baskets. Eli, le premier black Roumain ? C’est parti pour !



Même si tu sens souvent seul, ça ne veut pas dire que tu es tout seul.



Blague à part, pour une fois, on a un ado afro-américain s’éloignant des stéréotypes habituels voulant faire rimer black à racaille. Ca, ça ne se néglige pas. On connait les frères Baker, travailler la psychologie de ses personnages, d’autant plus des gosses, c’est les meilleurs. Eli, on s’éprend de lui et de son histoire. A coté de ça, Kin Le commencement se veut être un film à grand spectacle destiné aux plus jeunes autant qu’aux adultes. Son gros problème : il frustre. On s’attendait à quelque chose de plus impressionnant.


Sans pour autant s’attendre à un pseudo Terminator 2, cette histoire de propriétaires pas très causant et un brin menaçant recherchant l’arme trouvée par le jeune Eli, reste tapis dans l’ombre. Bonjour dame frustration, à se demander si les frères Baker ne prennent pas un plaisir sadique à nous faire patienter. Dans ce premier opus, il sera donc question en priorité de s’attarder en profondeur, sous forme de road trip, les personnages d’Eli et Jimmy, tout en les voyant poursuivit par un James Franco réclamant vengeance. Ambiance assez unique évitant au film de plonger dans le mélodrame niais. Ca ne voudra pas dire pour autant que Kin Le commencement est une réussite.



Un homme bien fait toujours les bons choix même si ce n’est pas
toujours les plus faciles.



On déplore le manque d'action pendant une bonne demi-heure, puis quelques longueurs vers le milieu du film et enfin des vraies sensations fortes qui arrivent un peu tard. Cependant, on a de la scène d’action bien foutue, on a une arme ultra cool dont tous les ados rêveraient de posséder. Surtout, les acteurs sont tellement sympathiques, talentueux, sincères et attachants, qu'on suit l'histoire avec plaisir, curieux de connaitre l'issue de ce premier chapitre d'introduction. Nouveau soucis de taille : encore faudrait-il que le film rencontre le succès afin qu’on est un chapitre 2. Pour le moment, c’est très mal parti.



T’aurais jamais dû vivre un truc pareil. Sois comme papa. Pas comme
moi.



Au final, Kin le commencement avait tout pour être un bon film de science fiction. Malheureusement, il fait plus pilote de série que véritable long métrage. A force de ce concentré uniquement sur le développement de ses personnages, et de laisser en toile de fond, cette histoire fascinante de propriétaires légitimes de l’arme futuriste trouvée par notre héros, notre blockbuster met un temps monstrueux avant d’offrir au spectateur ce qu’il demandait : de l’action. Toutefois, on appréciera le jeu des acteurs avec un James Franco plus tête à claques que jamais, le trio Jack Reynor/Zoe Kravitz et Myles Truitt gagnant notre petit coeur, l'absence de rommance, la bande originale avec ces petites sonorités électro à la Stranger Things, ces effets spéciaux hyper soignés, son débordement d’émotions, ces jolis dialogues, et ce petit twist final ô combien classique mais donnant suffisamment envie pour avoir hâte qu’une suite déboule en salles prochainement. Reste à savoir si ça se fera…

Jay77
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le 4 sept. 2018

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Jay77

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