Quelques années après le dernier visionnage du film King Kong, il ne me restait en tête que les scènes d'actions survitaminées et incroyables techniquement à leur époque, je me souviens au cinéma avoir pris une véritable claque technique de bout en bout mais d'avoir trouvé le film un peu surfait et basique dans sa conception. Lorsque je l'ai revu il y a quelques jours, j'ai véritablement revu le film sous un nouvel angle et tout simplement Peter Jackson ne refait pas un film sur King Kong mais sur le cinéma et également sur lui-même avec l'intermédiaire du personnage incarné par Jack Black.


Une introduction vraiment soigné sur le cinéma et sa quête de réussite


Peter Jackson laisse le temps à son film de se poser dans une certaine atmosphère là où de nombreux réalisateurs bâclent leur film. L'ambiance de New York avec ses taxis jaunes est excellente et dès le début, on commence par la rencontre imprévu entre Naomi watts et jack Black, 2 personnes passionnés par l'art du spectacle mais qui n'arrive pas à percer. Naomi Watts est désespéré parce que son spectacle ne marche pas en terme d'audience( elle se met à voler une pomme d'ailleurs tellement elle est désespéré haha bon au moins ca fait un prétexte pour introduire la rencontre entre les 2 personnages). Jack black est un réalisateur raté, ses films ne font pas d'audience, c'est un réalisateur en quete de succès d'audience et pour lui la découverte de Skull Island est SA chance de percer. Peter Jackson doit forcément s'identifier à ce type de personnage étant donné qu'en faisant le film il est dans la meme quete que Jack Black. Les 2 portés par leur quête de succès vont embarquer dans un bateau avec également un acteur arrogant et sur de son extraordinaire talent(Kyle Chandler) et avec un scénariste qui veut draguer Naomi watts en lui écrivant son rôle. Bref en plus des seconds rôles plutôt intéressants, les personnages sont vraiment pas mal faits même si le personnage qui crève l'écran est Jack Black. Utilisé à contre-emploi, l'acteur apporte une touche d'humour sans trop en faire au film. Dommage que le pathos exagère légèrement certaines scènes qui peuvent très bien marcher sans qu'elles soient trop appuyées mais l'ensemble est satisfaisant


La frustration de l'échec et l'animalité humaine


Toute la partie sur l'ile est très soigné visuellement avec des scènes qui restent très spectaculaires au niveau des effets spéciaux meme aujourd'hui. La réalisation du visuel des cranes des indigènes est très réussi et on se retrouve dans une vraie ambiance d'aventure. Le film devient vif et le personnage de Jack Black de plus en plus intéressant. Il est passionné, ne veut pas lacher sa caméra car il ne veut pas rater une seule miette du film aux futurs spectacteurs du film. Même quand un personnage meurt, il dit "qu'il est mort pour une bonne cause", celle de donner du plaisir et une pincée d'aventure aux spectateurs qui achèteront le ticket. C'est très drole d'ailleurs car il y a un double jeu avec nous spectateurs qui regardons le spectacle sous nos yeux, Jack Black nous vend son aventure ce qui fait que l'histoire prend davantage de relief car elle s'adresse à nous. Nous, spectateurs qui sont les cibles visées par les réalisateurs qui veulent que leurs films soient vus par le plus de monde possible. Lorsque la caméra se casse, une rupture s'opère : c'est un échec retentissant pour Jack Black car tout son projet de monter un film est anéanti, il a raté une nouvelle fois ce qu'il entreprenait et la frustration l'amène à capturer King Kong pour récupérer le succès et l'attention des gens coute que coute. L'homme frustré capture la bete pour imposer son pouvoir, ses pulsions de violence et pour avoir l'argent qu'il souhaite tant. Mais Jack Black ne veut pas le tuer, il ne souhaite pas seulement l'argent que peut apporter sa fourrure non Jack Black veut avant tout la reconnaissance des spectateurs et la gloire qu'il n'a jamais eu. Naomi Watts va débarqué sur la plage et personne n'est intéressé par sa survie mais par la capture du gorille. La scène est d'ailleurs superbe, tournée au ralenti et on voit que Jack Black n'adresse meme pas un regard à Naomi Watts qui le regarde une fois qu'elle est sauvée. La fameuse question se pose : Qui est humain et qui est bête( dans le sens animal du terme) dans ce cas de figure ?


Freaks et l'histoire d'un amour impossible


Strass, pailletttes : Le retour à NY est une réussite pour Jack Black qui est enfin une célébrité et qui arrive à attirer l'attention des spectateurs absolument émerveillés par le spectacle proposé. King Kong étant humanisé dans le film, je n'ai pu m'empécher à Freaks, l'incroyable parade ou à Elephant Man avec ce voyeurisme des spectateurs et la cruauté de l'homme. Jack Black n'a pas pu faire son film d'aventure, il se rattrape sur une comédie musicale et finalement l'esclave King Kong se détache de ses chaines et fonce vers un amour impossible, il veut retrouver sa belle coute que coute. Il sera rattrapé par les humains qui tueront le singe avec toujours cette meme question : Dans ce cas de figure qui est le monstre et qui est l'être civilisé? Le monstre est-il celui qui expose et maltraite un animal ou le monstre est-il la bête qui se libère de ses chaines et qui détruit tout sur son passage? Bon cette partie et surtout la fin est super méga lourde de pathos, tellement que ca dégouline de partout et ca en devient chiant et lourd. Mais cependant une phrase termine le récit et permet de le voir sous un autre angle : Ce n'est pas les humains qui ont tué King Kong mais c'est la femme. C'est la quête de l'amour impossible qui a tué King Kong et qui l'a englué dans ses profondeurs dans le monde des humains alors qu'il était tout puissant dans le monde animal.

PierreDescamps
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le 16 sept. 2015

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