Ce n'est pas au bon vieux Kong qu'on apprend à être un king

J’ai vu le King Kong de 1933 puis son remake réalisé en 2005 et, il n’y a pas photo, celui de Peter Jackson est au-dessus en tout point. Je veux bien croire que le premier film fut une révolution dans le domaine des effets spéciaux en son temps mais il m’est difficile de le prendre aussi sérieusement que la version du réalisateur de la trilogie mythique Le Seigneur des anneaux. En effet, le King Kong de 2005 est une réussite et je vais dire pourquoi.

Déjà, les effets spéciaux justement reflètent le chemin qui a été parcouru depuis les années 1930 car ils sont tout bonnement époustouflants: numérisé à partir de l'interprétation d’Andy Serkis, Kong est effectivement très impressionnant et on s’y attache comme s’il était réel. En plus, la rencontre des deux mondes (équipe de tournage new-yorkaise/ Skull Island) s’en retrouve plus fluide et naturelle donc le premier bon point sont définitivement les effets spéciaux.

Le second est l’excellent casting. En effet, chaque acteur.rice est investi.e et rend l’aventure encore plus crédible et prenante. Puis j’apprécie que l’on ait changé le caractère de Jack Driscoll. Dans l’ancien film, c’est un macho irritant qui voit d’un mauvais œil la présence d’une femme sur un bateau rempli d’hommes et dans le film de 2005, on en fait quasiment une parodie dans un passage où Ann et Bruce Baxter jouent à outrance la scène de rencontre houleuse entre les deux futurs tourtereaux sur le bateau, tournant ainsi en ridicule la misogynie passéiste de l’ancien King Kong. En parallèle, Ann acquiert plus de personnalité et sa relation avec Kong est approfondie, ce qui occasionne des moments relativement émouvants.

Aussi, le racisme qui imprégnait le premier film à l’égard des peuplades noires – représentées par les indigènes et le singe que l’on finit par abattre – a quasiment disparu chez Jackson. Oui, on sent que le film se veut une aventure épique avant tout autre chose. La seule moralité que j’en retire est que l’Homme a la prétention de vouloir s’approprier ce qui ne lui appartient pas et dominer ce qui lui est étranger, quitte à se brûler les ailes, mais il n’est pas question de propagande et tant mieux.

Enfin, bien qu’un peu long, le King Kong de Peter Jackson est un beau film qui vaut assurément le détour et la note de 8/10.