Je fais partie de l'écrasante majorité de personnes qui ne connaissent Kneecap que pour leurs "scandales". Je n'avais entendu aucun son de leur part ni eu d'écho de leur histoire.
Alors que l'on pourrait encore penser à un énième groupe de rap qui fait le buzz pour avoir son petit nom insignifiant sur un bout de papier, et pourtant ça veut dire tellement plus.
Parce que Kneecap c'est l'histoire d'une communauté qui se bat, qui se fait entendre et qui désobéit. Alors que tout oppose parfois les citoyens qui doivent s'unir pour une même cause, le film arrive à les joindre en étalant toutes les qualités et les défauts d'un mouvement. Pas de clichés, que des vérités. Les jeunes peuvent être idiots parfois, ils ont de la passion. Les vieux peuvent paraitre plus sages, ils peuvent vite être à court d'idées. Tous les personnages contés s'entraident donc dans cette cause commune: sauver le gaélique !!
Le tout est raconté avec une telle verve et un tel enthousiasme qu'il est difficile de ne pas tomber sous le charme du trio. On retiendra bien entendu en tête d'affiche DJ Provai, touchant prof de musique qui va totalement lâcher prise. Tombant parfois dans les clichés du film de drogués où le seul recours comique se joue sur la prise de substance, il en reste une oeuvre puissante sur la force de la musique et de la transmission.
Parce qu'évidemment, tant qu'à se faire un kiff, autant faire jouer le rôle de son propre père par Michael Fassbender. Cette figure du père absent montre aussi la force d'une transmission intergénérationnelle alliée à l'indépendance d'une fougueuse jeunesse.
On adore donc ce film pour son message: toujours savoir résister, se faire entendre, avec l'art et moins la manière.