Depuis sa Palme d'Or en 2011, The Tree of Life, Terrence Malick, qui faisait un film tous les 5 à 20 ans, a sorti un film tous les 2 ans durant la décennie 2010.
Toujours accompagné d'un casting prestigieux, l'homme à la médiatisation discrète sort son adaptation filmique des cartes de tarot. En effet, le personnage interprété par Christian Bale est une allégorie du Cavalier des Coupes : un être calme, sentimental et guidé par sa voix intérieure. Les autres protagonistes ne sont pas en reste, puisqu'ils ont chacun un chapitre avec le nom d'une carte.
Le cinéaste chrétien adapte aussi le poème Le Chant de la Perle, rédigé par l’apôtre Thomas. Un poème racontant les périples d'un prince amnésique et tombé des cieux, cherchant une perle pouvant lui redonner sa mémoire et son royaume.
A nouveau, le protagoniste est complètement perdu. Il a de l'argent, mais ne sait pas quoi en faire. Il a un rapport compliqué avec son père, voit à peine son frère... Mais surtout, il est obligé de changer constamment de dulcinée, ne trouvant jamais sa perle lui permettant de remonter la pente.
Toutes ces paraboles sont bien sympathiques, mais si vous ne l'aviez pas compris, Knight of Cups n'est qu'une énième branlette intellectuelle de Terrence Malick.
Déjà, ces fameuses références ne sont qu'une surcouche afin de donner de la légitimité à ce récit qui sur deux heures, n'essaie que de nous faire ressentir de la pitié pour cet homme, alors que ce n'est qu'un minable aisé qui enchaine les femmes.
En parlant de ces dames, elles existent seulement pour le bien de notre prince déchu. Le film a comme prestige d'avoir Cate Blanchett et Natalie Portman dans son casting, mais elles sont chacune présentes 15 minutes maximum et évidemment, ne sont que des love interest de plus. Cela est pareil pour les personnages masculins, cruel de se limiter à si peu quand tu as Antonio Banderas dans ton casting.
Knight of Cups n'est pas mauvais, en soit. Il y a de belles images, de bonnes performances et un montage convainquant. Mais là où Tree of Life arrivait à mêler mysticisme et intimisme avec brio, Knight of Cups et son nombrilisme échouent lamentablement.