Le film dont vous êtes le héros
Sans aucun doute, Knight of Cups va diviser. Si l'on est pas pris dans ce flot d'images et de sensations et que l'on reste en dehors sur le rivage, c'est sûr qu'on s'ennuie sévère. Mais si on accepte de rentrer dans ce fascinant périple qui consiste à vivre une expérience la plus cinématographique qui soit, où dans un étonnant jeu de miroir le personnage principal incarne le spectateur, alors le voyage vaut le détour.
Malick reproduit un paysage mental, une cartographie qui est en quelque sorte la manière dont un film se déroule dans la tête du spectateur, c'est-à-dire de manière elliptique, en ne gardant en souvenir que certaines images, en excluant d'autres. Et quoi de plus cinématographique que la question de ce qu'on voit, la manière dont on le voit, et ce dont on se souvient. Cette expérience là, c'est le spectateur qui la vit de la manière la plus forte.
Oui, Knight of Cups, c'est définitivement le film dont vous êtes le héros.