Kōichirō Uno's Wet and Swinging par Gewurztraminer
L'année 1984 marque l'arrivée d'un peu de fraîcheur dans le roman-porno avec les débuts derrière la camera de Shusuke Kaneko. A l'occasion de Wet and swinging, il apporte sa contribution à la longue série 'Koichiro Uno' en portant à l'écran une parodie de la série d'animation 'Jeux, set et match' (Ace wo nerae, 1972). En 55 minutes chrono, le récit ne se perd pas en tergiversation et suit un canevas ultra-condensé transposant les personnages et les étapes clichés originels (l'avènement d'une championne d'un club de tennis). La encore, les scènes érotiques surabondent et portent un fort préjudice à un ensemble déjà ténu. Kaneko s'adapter heureusement tant que possible, il dynamise et perverti ses passages obligés par un angle comique exubérant salvateur. Défilent donc la championne nymphomane et sa rivale frigide, leur supporter n°1 en pervers à la camera, et un entraîneur dévoué jusque sous les douches. Même si sans génie, l'angle parodique s'avère bien tenu et le rythme alerte maintient l'édifice. Le comique visuel fait la part belle au concept et les acteurs surjouent a bon escient sans sacrifier l'ironie du traitement fleur bleue. Quelques touches pop 80s apparaissent ici et là ; surimpressions fleuris, chanson-titre ironique, plans-clichés. Des effets de mise en scène travaillés viennent même timidement s'inviter, scène traitée sur le mode roman-photo, surcadrage dans un ascenseur vu de coupe. Dommage encore que les insistantes partie de jambes en l'air sabotent en parti ce galop d'essai limité mais charmant.