L'année 1984 marque l'arrivée d'un peu de fraîcheur dans le roman-porno avec les débuts derrière la camera de Shusuke Kaneko. A l'occasion de Wet and swinging, il apporte sa contribution à la longue série 'Koichiro Uno' en portant à l'écran une parodie de la série d'animation 'Jeux, set et match' (Ace wo nerae, 1972). En 55 minutes chrono, le récit ne se perd pas en tergiversation et suit un canevas ultra-condensé transposant les personnages et les étapes clichés originels (l'avènement d'une championne d'un club de tennis). La encore, les scènes érotiques surabondent et portent un fort préjudice à un ensemble déjà ténu. Kaneko s'adapter heureusement tant que possible, il dynamise et perverti ses passages obligés par un angle comique exubérant salvateur. Défilent donc la championne nymphomane et sa rivale frigide, leur supporter n°1 en pervers à la camera, et un entraîneur dévoué jusque sous les douches. Même si sans génie, l'angle parodique s'avère bien tenu et le rythme alerte maintient l'édifice. Le comique visuel fait la part belle au concept et les acteurs surjouent a bon escient sans sacrifier l'ironie du traitement fleur bleue. Quelques touches pop 80s apparaissent ici et là ; surimpressions fleuris, chanson-titre ironique, plans-clichés. Des effets de mise en scène travaillés viennent même timidement s'inviter, scène traitée sur le mode roman-photo, surcadrage dans un ascenseur vu de coupe. Dommage encore que les insistantes partie de jambes en l'air sabotent en parti ce galop d'essai limité mais charmant.
Gewurztraminer
5
Écrit par

Créée

le 28 mars 2011

Critique lue 339 fois

2 j'aime

Gewurztraminer

Écrit par

Critique lue 339 fois

2

D'autres avis sur Kōichirō Uno's Wet and Swinging

Kōichirō Uno's Wet and Swinging
TeryA
5

Petite comédie « romantico-graveleuse » avec Natsuko Yamamoto

Koichiro Uno écrit des histoires sur le ton de l’humour entre le grivois et le salace, a priori du point de vue de l’héroïne, mais foncièrement avec une conception masculine. On n’est clairement pas...

le 24 juil. 2022

Du même critique

Drive
Gewurztraminer
4

Critique de Drive par Gewurztraminer

Une scène introductive comme une puissante note d'intention, la suite ne sera que déception. Devant les lacunes majeures d'un script se perdant tôt en route et n'arrivant jamais à la hauteur de ses...

le 26 oct. 2011

21 j'aime

5

Je suis une légende
Gewurztraminer
5

Critique de Je suis une légende par Gewurztraminer

Originellement un projet du studio de la Hammer finalement tourné en Italie avec des fonds américains, le film se pose en représentant de séries B s'aventurant dans une veine fantastique angoissée...

le 24 juil. 2011

15 j'aime

Le Garage hermétique
Gewurztraminer
8

Critique de Le Garage hermétique par Gewurztraminer

Un modèle de Science fiction libre et hallucinée où Moebius trace les contours mouvants d'un récit se muant progressivement en pendant graphique de l'écriture automatique des surréalistes. Un...

le 3 sept. 2011

14 j'aime

6