La fureur de la peluche

Po est un jeune panda qui travaille avec son papa oie dans son restaurant de nouilles. Mais Po a un secret : il adore le kung-fu. Lorsque le vénérable maître Oogway qui enseigne les arts martiaux désigne le futur Guerrier Dragon parmi ses disciples, les mythiques cinq Cyclones, Po cherche à tout prix à y assister. Mais la maladresse du panda se déchaîne et le propulse beaucoup plus loin qu’il ne l’espérait. Largement au-delà de ses rêves et de ses craintes.

Jonathan Aibel et Glenn Berger sont deux scénaristes qui n’avaient jusqu’à présent travaillé que sur des séries animées et un jeu vidéo. Avec les deux réalisateurs débutants Mark Osborne et John Stevenson, ils se lancent dans leur premier long métrage, Kung Fu Panda.

DreamWorks Animation enchaîne les animations comiques pour la jeunesse. À l’époque, Shrek en était déjà à son troisième film et ni Nos voisins, les hommes ni Souris City n’avaient remporté de véritable succès. Il fallait donc du neuf tout en gardant les recettes humoristiques classiques. Pour se faire, le casting s’oriente directement vers des acteurs comiques : Jack Black, Dan Fogler, Seth Rogen et même Jackie Chan. Toutefois, les autres rôles sont distribués à des stars confirmées comme Dustin Hoffman, Angelina Jolie, Ian McShane, Lucy Liu ou encore James Hong. Kung Fu Panda ressemble donc à la cuisine habituelle d’une recette éprouvée dosant l’humour et l’aventure pour satisfaire les actionnaires. Ma foi, pourquoi pas. Sauf que…

Sauf qu’on assiste une nouvelle fois à l’effet Shrek, à savoir un film commercial qui parvient à inspirer ses créateurs et qui, du coup, devient une véritable œuvre d’art. À l’instar de l’ogre vert, tout repose sur le personnage principal. Po est lui aussi un antihéros immensément sympathique souffrant d’un gros complexe d’infériorité et se cachant derrière le ridicule (au lieu de la peur pour Shrek). Comme son alter ego médiéval, Po parviendra à dépasser les limitations que ses complexes ont érigées afin de devenir un véritable héros. L’histoire n’est pas nouvelle, son déroulement est attendu, mais les nuances de psychologie à coups de spiritualité asiatique sont plutôt bien trouvées. Par ailleurs, la galerie de personnage est très sympa et étoffe habilement la narration. Enfin, le méchant est vraiment classe.

Kung fu Panda est un chouette film d’animation, hilarant, prenant et avec une petite touche de psychologie qui est bienvenue. C’est une belle découverte qui mérite d’être approfondie.