Ah, voilà qui fait plaisir ! Un réalisateur ambitieux, qui tente des choses, qui semble avoir un style propre... Oui mais voilà : encore faudrait-il avoir du talent pour réussir tout cela, et je doute sincèrement que Raphaël Fejtö en ait beaucoup. Passe encore l'humour parfois vaguement scatologique et la relation plutôt inintéressante que Samuel entretient avec son meilleur ami : le problème, c'est que la plupart des situations sonnent faux, que les tentatives pour écrire des dialogues et des situations originales foirent toutes plus ou moins, que tout simplement on en a rien à foutre... Je ne sais pas vous, mais rarement j'ai eu l'occasion de voir un héros si inintéressant, pour ne pas dire pathétique.
Alors que ce dernier est censé (du moins j'imagine) nous ressembler, c'est presque du mépris que l'on ressent à son égard tant son attitude est déplorable, pour ne pas dire incompréhensible. Pourtant on essaye de nous expliquer son état d'esprit en nous faisant pénétrer dans sa tête, histoire de bien comprendre ses interrogations et problèmes, rien y fait : on en a vraiment rien à cogner de ce qui peut lui arriver, et ce ne sont pas quelques apparitions fantasmées qui nous feront changer d'avis.
Au milieu de tout cela, Romain Duris fait de son mieux, mais c'était de toute façon perdu d'avance au vue d'une telle médiocrité à tout point de vue. Reste quelques sourires de-ci de-là et une scène réussie (dans les dernières minutes, il était temps), « L'Age d'homme... maintenant ou jamais! » n'en est pas moins une comédie dramatique ratée voire légèrement prétentieuse : à éviter.