La nouvelle de Dick fait écho à un épisode particulier de sa vie, ou bien elle l'annonce sous la forme de pressentiment (Dick étant très obsessionnel), il y est question de perte du sens de la réalité ordinaire au profit de la découverte d'un sens caché à l'existence.
Je ne sais pas ce que vaut cette nouvelle en particulier, Dick a plus ou moins remâché ce thème tout au long de son oeuvre, mais l'épisode particulier de sa vie où l'écrivain vit concrètement son inspiration (en gros: une sorte de mélange entre accès mystique et épisode psychotique) est décrit dans une chouette biographie ("Je suis vivant et vous êtes morts", d'Emmanuel Carrère) et ce moment semble avoir été uns intense bascule dans la vie de l'auteur.
On ne retrouve rien de ce trouble et de cette densité dans le film qui, malgré qqs propositions philosophiques aussi intéressantes (libre arbitre vs déterminisme, pour faire vite) que peu développées, est en fait une romance assez cucul. A peu près divertissante mais aussi terriblement quelconque, paresseuse, voire ridicule quand il apparaît clairement que le prétexte métaphysique n'était bel et bien qu'un prétexte à produire un divertissement qui consacre le dernier segment à une succession d'action balayant ainsi toute la pseudo proposition de départ: un film invitant, prétendument, à réfléchir à la notion de libre arbitre, de destin et aux forces réellement à l'oeuvre dans une vie humaine.
Cela faisait 6 mois que je n'avais pas vu de film donc ça passe, je m'en foutais un peu car je n'attends plus rien du cinéma, mais pour quelqu'un prenant le média au sérieux, le film ne l'est pas, sérieux.