L'Aigle de la Neuvième Légion, c'est du hollywoodien dans le mauvais sens du terme, avec des grands sentiments en apparence, des gentils, des méchants, une intrigue mince et des incohérences à gogo.
Pas vraiment une surprise pour moi... disons que c'est dans la droite ligne de ce à quoi je m'attendais en voyant la bande-annonce. Pas inintéressant mais clairement insuffisant. Un pâle ersatz de Gladiator.
Un pseudo-héros, Marcus Flavius Aquila, qui n'est rien d'autre qu'un bourrin, à la fois crédule et obstiné, notamment lorsqu'il s'aperçoit qu'il devient pour un temps l'esclave de son propre esclave.
Un personnage presqu'intéressant en la personne d'Esca, ambivalent, mais qui ne dupe personne, et qui, s'il est correctement interprété par Jamie Bell, ne casse pas trois pattes à un canard...
A chaque instant dans ce film, on se dit "allez, on va bien finir par être ébouriffé par un quelconque trait de génie... on va bien finir par voir la profondeur psychologique des personnages ou la puissance d'un message sur la liberté, l'honneur ou des choses comme ça..."
Eh ben non... jamais. Il y a quelques débuts de réflexions, sur ces concepts... mais ça ne reste que des étincelles sans feu derrière. Comme une voiture qui reste en seconde sans arriver à passer la troisième.
Creux, en somme.
On apprend juste que les Pictes sont d'énormes bourrins qui zigouillent leurs enfants (mystérieusement sortis de derrière les fagots après une longue course à pied à travers les Highlands). Merci de l'info !
On s'attendrait à davantage de circonspection et de finesse dans la manière d'aborder les peuplades barbares.
Même la "bataille finale" manque d'épique...
Et puis, il faut dire que la bande originale n'est pas exceptionnelle et peine à amplifier la portée des "développements-clefs" du film.
Malgré cette désespérante superficialité, le film n'est pas désagréable en soi, c'est juste un divertissement presque bas de gamme, qui fonctionne pas trop mal, mais qu'on peut légitimement se dispenser de revoir.