A bridés battus

Un des derniers films de Wellman, il se fait produire par John Wayne qui tâte un peu de la réalisation et se fait assister par McLaglen, ce qui lui donne un faux air des films de tâcheron qui vont suivre dans la carrière de Big John…

Un capitaine ricain arrêté par les vilains cocos bouffeurs de riz se fait libérer par un village de presque deux cents âmes bien décidé à l’utiliser pour l’emporter avec veaux, vaches et cochons vers le paradis de la liberté : Hong Kong. Pour cela, faut passer par le détroit de Formose, c’est la fameuse allée sanglante du titre… Et pour se faire, nos pécores aux yeux fendus n’ont rien trouvé de mieux que d’utiliser un ferry à fond plat, un bateau à aube bien plus à l’aise pour remonter le Mississippi que pour affronter ce périlleux voyage et les hordes d’esclaves communistes lancés à leurs trousses…

L’air de rien, et derrière la vision un poil caricaturale des enjeux géopolitiques de la région, l’histoire est très chouette. C’est sympa un bateau à aube, on ne peut pas dire, ça suffit presque à faire un film… Derrière il y a aussi une histoire d’amour moisie avec Lauren Bacall qui ne fonctionne jamais, mais ce n’est pas grave, de toutes façons, John a une amie imaginaire qui a l’air de très bien s’occuper de lui.

Dans la famille des faux bridés, saluons l’apparition de Mike Mazurki et de son faciès d’Ukrainien Austro-hongrois ainsi que de l’improbable Anita Ekberg qui prouve que le type suédois peut lui aussi tout faire… Après faut aussi être honnête, pour une fois, les autochtones parlent leur idiome entre eux, même que John s’y essaie aussi, avec la tenue idoine, ce n’est déjà pas si mal…

Au final, un film d’aventures plutôt correct, même si ça ne peut intéresser que moi et deux ou trois autres dangereux malades.