Le terminus
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Wenders s'essaie au thriller avec succès. A l'intrigue volontairement confuse, proche du thriller psychologique, et mystérieuse, il ajoute sa touche personnelle de metteur en scène, enrichissant ainsi d'un regard d'esthétique la simple trame narrative.
En effet, Wenders, ici en pleine maîtrise de ses pouvoirs, s'amuse avec d'ingénieux plans à la fête foraine (dans le train par exemple) ou avec la frimousse de l'enfant collée à la vitre de la VW coccinelle, revient à ses indéfectibles amours en filmant de face ses protagonistes au volant (comme dans au fil du temps) ou annonce Les ailes du désir en surplombant la ville depuis le ciel, reproduit presque à l'identique une toile de Hopper (avec le personnage peintre justement, seul à la fenêtre, le corps striées par les raies de lumière) qu'il admire et recherche la poésie urbaine du métro (caméras de surveillance, courses dans les escalators).
Voilà d'abord les points d'intérêts de l'ami américain. Viens dans un deuxième temps l'écriture, le scénario, fruit d'une adaptation de Ripley s'amuse ainsi que Ripley et les Ombres, deux romans de Patricia Highsmith. Si le récit intrigue d'abord, par son côté vague, sombre et criminel, il devient en s'approchant de la fin assez redondant, vainement long. De fait, si la décision de Jonathan de franchir la barrière du meurtre contient ce pouvoir d'attraction et de fascination que seul le mal recèle, de même que l'enchaînement d'actions qui se présente alors à lui et qui le conduit dans un monde machiavélique insoupçonné où l'on ne peut se fier à personne, le dernier crime à réaliser, lui, nous paraît répétitif, n'apportant plus rien d'indispensable à l'histoire.
Somme toute, cela introduira les scènes finales à la plage, puis sur la route en bord de mer, d'une véritable beauté folle et sauvage qui font l'apanage du cinéaste allemand. Au total, un bon Wenders.
Créée
le 27 mai 2018
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