L'Amour à cheval par Teklow13
Comme dans ma femme est un violon, il est ici encore question de fantasme. Pas le fantasme d’un homme de voir se poser le regard d’hommes sur le corps de sa femme nue (pourtant il y a aussi de ça dans la démarche du cinéaste) comme c’était le cas dans l’autre film de Campanile, mais celui ou plutôt ceux d’une femme.
Dans la ma femme est un violon, il filmait la Laura Antonelli nue, candide, ignorante de ses charmes et de son pouvoir érotique. Ici le point de vue est différent. Il filme une femme au centre du cadre, qui dirige et guide la narration. Plus que son sujet sur la libération sexuelle, plus ou moins bien exploité, ce qui est beau ici, c’est le regard posé sur cette femme, sa façon d’évoluer, de guider le plan et d’attirer la caméra. Tout l’intérêt du film est ici, dans la fascination qu’à Campanile pour la femme qu’il filme, sublimissime Catherine Spaak, et qu’il transmet au spectateur. C’est presque du Godard/Karina, ou du Antonioni/Vitti. Il la filme sous toutes les coutures, nue, habillée (de 100 façons), innocente, dominatrice, joueuse, … Il là filme dans l’exploration de ses fantasmes, dans ses aventures avec les hommes qu’elle rencontre. J’aime surtout ça, quand le film ne cherche presque plus à raconter, comme c’est le cas dans les premières séquences, presque muettes mais musicales, où il suit Mimi, marcher, errer dans les appartements, …
Et puis le film est ancré dans une époque que j’aime tout particulièrement, l’Italie fin 60/70. L’atmosphère, musicale, esthétique, qui s’en dégage est très réussie.