Dommage que l'Ange Bleu ne soit pas à la hauteur de sa réputation. Il a révélé Marlène Dietrich qui deviendra une grande star par la suite et il est souvent présenté comme un film novateur puisqu'il s'agit du premier film allemand parlant. Malheureusement son scénario est loin d'être original et le déroulement est convenu.
Pour commencer le héros, le professeur Rath, n'est pas du tout attachant. Comment s'attacher à un personnage n'ayant aucun trait de caractère positif ? Il est sévère, vieux jeu et niais à la fois, c'est insupportable. Cela est contrebalancé par la chanteuse incarnée par Dietrich qui, en plus de voler la vedette, respire le naturel, notamment grâce à ses sourires enjôleurs. Pourtant, l'alchimie entre les deux protagonistes est inexistante. Ils se mettent en couple car c'est le scénario qui le veut, ni plus ni moins. A partir de ce moment, l'histoire va poursuivre son avancée sans surprise pour finir comme tout le monde savait comment cela allait se terminer. La scène de fin est d'ailleurs trop longue pour ce qu'elle essaye de dire et frôle le ridicule.
Il y a tout de même des choses intéressantes si on oublie le scénario et le jeu d'acteur calamiteux (on dirait un concours de grimaces/mimiques). Les décors, bien que peu nombreux, sont beaux et bien exploités. Je veux dire par là qu'il y a une recherche de l'occupation de l'espace visible ainsi qu'une portée symbolique bien vue. En revanche l'image est parfois surexposée et diminue l'importance des décors. Enfin, les quelques chansons du film sont agréables, mais trop survolées et peu mises en valeurs, comme si cet aspect avait été ajouté pour renforcer l'ambiance cabaret.
L'Ange Bleu souffre donc d'un scénario mauvais. Il aurait fallu retravailler la narration pour donner quelque chose d’intéressant.