Ivan Mosjoukine était un acteur incroyable, une sorte de Buster Keaton qui aurait troqué l’impassibilité du visage du premier par l’ hyper-expressivité , changeant à chaque seconde de mimique, avec un talent passant de la grande finesse au cabotinage assumé. Outrageusement maquillé, toujours vêtu de costumes élégants et adaptés à la situation, il serait à notre époque sans doute considéré comme une représentation queer du fait son apparence. C’est qu’Ivan Mosjoukine, marié à Nathalie Lissenko, sa partenaire dans le film, est toujours sur la corde raide, à surjouer la virilité pour mieux s’en moquer, à assumer son côté "grand enfant", et surtout à se montrer à l’occasion partiellement nu, dévoilant un corps athlétique de circassien. "L’angoissante aventure" est une sorte de prequel du cinéma, tant les arts qui l’ont précédé ont la part belle à l’écran : Pantomime, cirque, danse, théâtre. Le scénario est somme toute si mince mais ça n’a pas vraiment d’importance. Le duo de comédiens s’invente avec jubilation dans toutes les situations, convoquant le rêve s’il le faut pour en développer de nouvelles. Pour autant, je vous recommande "La maison du mystère" d’Alexandre Volkoff (1922), ou Mosjoukine peut déployer son talent sur une longue durée.

"Le film à épisodes était projeté traditionnellement dans les salles de cinéma en premier programme d'un long métrage. Conçu pour fidéliser les spectateurs, le serial, ou ciné-roman en France, fut un genre très populaire du cinéma muet, faisant la fortune des premiers studios. C'est l'ancêtre naturel de la série télévisée et de la VOD. Binge watching encouragé ! "

©La cinémathèque française

Donc, pour les pointus : https://www.cinematheque.fr/henri/

abel79
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le 10 avr. 2023

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