"Le théâtre d'ombres face à l'ombre de la dictature : tradition contre oppression !"

1965, la guerre du Vietnam fait rage accaparant la quasi-totalité des médias du monde entier. L’Asie du sud-est est une véritable poudrière. C’est ce contexte de guerre qui va amener le réalisateur australien Peter Weir («Pique-nique à Hanging Rock», «La dernière vague») à s’intéresser à la dictature indonésienne à travers les yeux de Guy Hamilton (Mel Gibson), jeune correspondant de guerre travaillant pour une chaîne d’infos australienne. Parachuté en Indonésie pour sa première investigation à l’étranger, Guy va se retrouver confronté à l’omerta de toute dictature qui se respecte. L’Indonésie, pays à 99% musulman n’est pas forcément attrayante pour les journalistes occidentaux et les diplomates, ceux-ci préfèrent se retrouver à Saïgon plutôt qu’à Jakarta. Peter Weir nous les décrit plus comme des touristes allant de cocktails en cocktails, profitant de la misère et ne prenant pas de risques inconsidérés. Par chance Hamilton fera la connaissance de Bill Knaw, Linda Hunt dans un rôle masculin, (incroyable prestation oscarisée), personnage idéaliste et ambigüe souffrant de nanisme. Bill aidera Guy dans ses investigations en lui montrant le véritable visage du pays. Bill présentera à Guy, la belle Jill Bryant (Sigourney Weaver), assistante travaillant à l’ambassade du Royaume-Uni. Peter Weir nous fait découvrir un pays mystérieux aux traditions séculaires (aidées en cela par l’envoûtante musique de Vangelis), un pays magnifique, les paysages y sont majestueux mais aussi un pays en proie à une famine effroyable où l’ombre d’un coup d’état imminent menace. «L’année de tous les dangers» et son atmosphère oppressante s’inscrit dans la droite lignée de films comme «La déchirure», «Under Fire», des peintures dramatiques de nations en conflits. A travers son trio de personnages, Peter Weir insiste sur les limites éthiques des correspondants de guerre qui sont là pour relater des faits et juste des faits mais sont parfois entrainés émotionnellement dans un tourbillon idéaliste des plus dangereux mais simplement humain !

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le 21 avr. 2017

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